Le député belge, Steven De Vuyst, a estimé que le moment est venu pour la Belgique d’envoyer un signal fort au peuple congolais qu’elle prend vraiment au sérieux la souveraineté et l’indépendance de la RDC, en continuant d’insister sur le fait qu’il ne devrait y avoir aucune forme de tolérance pour les activités illégales des « gouvernements rwandais et ougandais » sur le territoire congolais.
« Il s’agit d’une violation de la Charte des Nations unies », a dénoncé l’élu du Parti du travail de Belgique (PTB), accusant le Rwanda et l’Ouganda de perturber l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) de manière coordonnée.
Pour Steven De Vuyst, cette agression qui a conduit aux massacres, à l’occupation des localités au Nord-Kivu et au déplacement de plus d’un million de personnes, ne doit pas rester impunie.
Ainsi, a-t-il appelé son pays à exiger que les pays de Paul Kagame et de Yoweri Museveni puissent réparer ces dommages.
« Nous devons exiger la cessation immédiate de la coopération militaire bilatérale entre ces deux pays, qui continuent apparemment de perturber la région de manière coordonnée. Il faut aussi exiger que les derniers soldats de leurs armées quittent le sol congolais. Peut-être devriez-vous convoquer l’ambassadeur du Rwanda et lui demander d’expliquer le soutien de l’armée rwandaise au M23, tel que décrit dans le dernier rapport intérimaire des experts de l’ONU du 30 décembre 2023. Peut-être pourriez-vous plaider en faveur d’une solidarité au niveau européen – et d’un fonds de compensation pour la population congolaise, pour les dommages subis par la récente déstabilisation et les perturbations de la région. Nous devons réparer ces dommages auprès de ces deux agresseurs, le Rwanda et l’Ouganda. Nous devons demander des comptes à ces pays », a-t-il déclaré lors de l’interpellation de la ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, à la Chambre des représentants, le mardi 23 avril.
Alors les affrontements se poursuivent au Nord-Kivu, Steven De Vuyst pense que la Belgique doit continuer à les Congolais contre les agresseurs responsables de la déstabilisation de l’Est du pays.
« Ceci est d’autant plus important que notre pays a toujours lutté pour la souveraineté et l’indépendance du Congo. En témoigne le fait qu’il y a seulement deux ans, nous avons officiellement présenté nos excuses pour notre implication et notre coopération dans l’assassinat du premier Premier ministre démocratiquement élu du Congo, Patrice Lumumba », a-t-il souligné.
Devant les députés, Hadja Lahbib a indiqué que lors de son entretien bilatéral avec le ministre rwandais des Affaires étrangères, elle a réitéré la position de la Belgique sur le conflit dans l’Est de la RDC.
« Dès lors, j’ai à nouveau répété qu’une désescalade était absolument nécessaire. De plus, j’ai insisté sur le fait que la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC devaient être respectées et que le Rwanda devait cesser de soutenir le M23 et se retirer de la RDC. À Kinshasa, j’ai encore appelé la RDC à arrêter toute collaboration avec les FDLR ou tout autre groupe armé », a-t-elle dit.
La cheffe de la diplomatie belge a noté de deux côtés une certaine volonté d’engagement dans les processus de paix régionaux. Cependant, elle a reconnu que ces affirmations diplomatiques vont de pair, sur le terrain, avec une attitude de plus en plus offensive.
« C’est pourquoi je continue de plaider pour une solution politique au conflit, en répétant que les conquêtes militaires ne peuvent pas conduire à la paix et à la stabilité », a-t-elle martelé.