Dans la partie orientale de la RDC, la situation sécuritaire reste préoccupante en raison des affrontements entre l’armée loyaliste (FARDC) et le Mouvement du 23 mars (M23). Cette milice soutenue par l’armée rwandaise occupe des pans entiers dans la province du Nord-Kivu, entraînant une crise humanitaire grave. Pendant ce temps, dans l’Ouest du pays (Maï-Ndombe), la population est victime de l’activisme de Mobondo. Pour les opposants Claudel Lubaya et Seth Kikuni, faute de réponse lisible des autorités, le pays « tangue vers le vide ».
Sans y aller avec le dos de la cuillère, les deux personnalités politiques, qui ont signé une déclaration commune ce 27 mai, accusent le gouvernement d’avoir renoncé à ses missions régaliennes de protection de la souveraineté et de défense de l’intégrité territoriale de la RDC, du fait de la gouvernance sécuritaire « approximative » de Félix Tshisekedi, fondée sur des choix pour le moins hasardeux.
Lubaya et Kikuni n’ont pas ménagé le cinquième président congolais : « En violation flagrante de la Constitution, il s’est résolu à sous-traiter ces dernières auprès des armées étrangères (UPDF, Force régionale EAC, FNDB, SAMIRDC) qu’il a invitées à opérer sur notre sol avec des contreparties tenues secrètes. Des groupes armés, des milices incontrôlées ainsi que des mercenaires étrangers qui se sont également vu attribués la charge dévolue aux FARDC sont rémunérés par le trésor public à des coûts exorbitants et largement supérieurs à la solde versée à des hauts gradés de nos forces armées ».
Au Nord-Kivu, les combats se poursuivent entre les FARDC et la coalition M23-RDF. Dans leur déclaration, les deux opposants ont salué la mémoire des soldats tombés au front, dans l’accomplissement de leur mission de défense de l’intégrité du territoire national.
« Pour leur sacrifice, ils méritent de la patrie, honneurs et reconnaissance. Nous exprimons nos sentiments de tristesse et de solidarité avec nos compatriotes du Nord Kivu, de l’lturi et de Maï-Ndombe, qui souffrent de l’impuissance endémique de l’État à pouvoir mettre fin à leur détresse », ont-ils dit.
Dans ce contexte et face à la « faillite » de la gouvernance publique de Félix Tshisekedi, Claudel Lubaya et Seth Kikuni ont soulevé l’impératif (pour les opposants) de se rassembler et de s’inscrire dans un élan de dépassement de soi.
Concrètement, ils ont appelé à une nécessaire réévaluation de leur lutte et à sa juste valorisation par la mise en place d’un cadre de concertation des forces politiques et sociales à même de rendre espoir aux Congolais et de construire une alternative destinée à stopper la dictature qui, selon eux, s’enracine dans le pays.