Branche de l’organisation Etat islamique (EI) en Afrique centrale, les Forces démocratiques alliées (ADF) demeurent le groupe armé le plus meurtrier dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), où ils ont tué, selon l’ONU, plus de 100 civils dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, depuis le 25 mai.
Même si les forces de la coalition des armées congolaises (FARDC) et ougandaise (UPDF) pilonnent leurs bastions depuis plusieurs mois, les ADF sont toujours actifs. Face à la presse mercredi à New York, Farhan Hag, porte-parole adjoint du secrétaire général de l’ONU, a indiqué qu’ en mars et avril, plus de 700 familles ont fui leurs maisons en raison des attaques de ce mouvement terroriste opposé au régime du président Yoweri Museveni.
Et depuis le 25 mai, a-t-il annoncé, « plus de 100 civils ont été tués suite à une série d’attaques des ADF en Ituri et au Nord-Kivu ».
« Une équipe composée de civils et de militaires a mené une mission dans la région de Bikima, à environ 65 km au sud-ouest de Bunia, pour dialoguer avec les membres de la communauté et les civils déplacés touchés par les attaques des ADF », a-t-il précisé.
Par ailleurs, a-t-il dit, les Casques bleus ont dépêché une patrouille pour protéger les civils en réponse aux affrontements entre des membres des groupes armés du Zaïre et de la CODECO sur un site minier à environ 40 km de Bunia, dans la province de l’Ituri. « Plusieurs victimes civiles ont été signalées », a souligné Farhan Hag.
Dans un communiqué publié le 10 mai, le coordonnateur humanitaire de l’ONU en RDC, Bruno Lemarquis a condamné les attaques meurtrières des groupes armés non étatiques, qui ont pris pour cible des civils dans le territoire de Beni, dans la province du Nord-Kivu, tuant au moins 41 civils le 7 juin, selon les autorités nationales. « Cela porte le bilan à au moins 57 morts depuis le 3 juin », a-t-il déploré, regrettant que les violences visant les civils se poursuivent également dans la province de l’Ituri, avec une moyenne de 100 personnes tuées chaque mois entre janvier et mai par des groupes armés dans les territoires de Djugu, Irumu et Mambasa.
Dans ce contexte, Lemarquis a appelé tous les groupes armés et leurs partisans à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et des droits de l’homme, à protéger les civils, à garantir un accès humanitaire sans entrave et à permettre les opérations humanitaires.
Entre janvier et avril, plus de 900 000 nouvelles personnes déplacées ont été enregistrées dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, portant le nombre total de personnes déplacées dans l’est de la RDC à plus de 7,3 millions.