L’envoyé spécial de l’Union européenne (UE) pour la région des Grands Lacs sera nommé « bientôt ». C’est le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, qui l’a annoncé à l’issue du Conseil des Affaires étrangères, tenu lundi 24 juin à Luxembourg.
Cette nomination est très attendue, alors que la région au bord d’une guerre à grande échelle. Le Rwanda est accusé par ses voisins, la RDC et le Burundi, de soutenir des groupes armés pour les déstabiliser. Dans l’Est de la RDC particulièrement, la présence des troupes rwandaises a été confirmée par l’ONU qui ne cesse d’exiger leur retrait.
L’UE qui entend promouvoir la paix, la démocratie et le développement durable dans la région des Grands Lacs en contribuant à la transformation des principales causes profondes de l’insécurité et de l’instabilité en opportunités partagées, nommera « bientôt » son envoyé spécial. Il aura pour mission : mettre en œuvre la stratégie européenne pour cette région, regroupant la RDC, le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda.
« Le Conseil des affaires étrangères a procédé à un échange de vues sur la région des Grands Lacs en Afrique, notamment sur la crise actuelle dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), et sur ses implications régionales et géopolitiques. Le haut représentant a annoncé que l’UE nommerait bientôt un envoyé spécial dans la région pour mettre en œuvre la stratégie de l’UE », a annoncé l’UE.
Cette stratégie adoptée en février 2023 par le Conseil européen, servira de cadre de référence pour toutes les politiques et actions de l’UE dans les Grands Lacs. A travers elle, l’UE a pris l’engagement de soutenir les pays de la région dans leurs efforts pour passer des tensions à la confiance, à la sécurité et à la stabilité ; du trafic de ressources naturelles au commerce et au développement durable ; et de la compétition à la coopération et à l’intégration.
Un dialogue inclusif
Alors que le Rwanda maintient sa présence sur le territoire congolais, l’UE, dans sa stratégie, propose de s’attaquer immédiatement à la présence et aux activités continues de groupes armés étrangers et locaux, en particulier dans l’Est de la RDC, qui ont un impact dévastateur sur la population civile et ont nui aux relations bilatérales entre les pays de la région.
« Seul un dialogue crédible et inclusif entre les pays de la région, accompagné si nécessaire d’efforts de réconciliation nationale dans chaque pays, peut restaurer et renforcer la confiance mutuelle. Il s’agit du premier élément constitutif d’une paix, d’une sécurité et d’une stabilité durables », a indiqué l’UE, se disant prête à intensifier son engagement en matière de médiation, d’activités de soutien à la médiation et de dialogue, afin de préserver et de rétablir la paix à tous les stades et à tous les niveaux, entre les autorités, les parties aux conflits, les communautés locales, la société civile et le secteur privé.