Le représentant permanent du Rwanda à l’ONU, Ernest Rwamucyo, a accusé mardi le Burundi et la RDC de vouloir un changement de régime au Rwanda, et Kinshasa de vouloir renforcer une coalition militaire comprenant les FARDC, des mercenaires européens et des FDLR ainsi que l’armée burundaise.
S’exprimant devant le Conseil de sécurité au cours du briefing consacré à la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC, Ernest Rwamucyo a indiqué que le Rwanda a fait preuve de la plus grande précaution et a évité de répondre à des actes provocateurs, notamment du gouvernement congolais y compris des bombardements ou des tirs en direction du territoire rwandais.
« Nous prenons au sérieux les déclarations des présidents du Burundi et de la RDC concernant leur volonté de faire changer notre gouvernement », a insisté le diplomate rwandais.
Face à ces menaces, le Rwanda maintiendra les mécanismes de prévention et de défense pour se prémunir contre toute utilisation de ses frontières et de son espace aérien, a-t-il mis en garde.
Dans la foulée, il a dénoncé la violation « délibérée » du cessez-le-feu par les groupes armés alliés aux « FDLR génocidaires » et par l’expulsion de la force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est. Selon lui, les avancées récentes du M23 sont dues à une action des FDLR qui rejettent les initiatives régionales de paix.
En outre, le Rwanda a accusé le gouvernement de la RDC d’avoir opté pour une solution uniquement militaire. Préoccupé par l’abandon des processus de Luanda et de Nairobi, Kigali est étonné par l’indifférence de la communauté internationale face au renfort militaire spectaculaire en RDC, « une tendance inquiétante qui risque d’aggraver une situation déjà très problématique dans l’Est du pays ».
Cette crise, selon l’administration Kagame, peut être résolue en s’attaquant aux causes profondes et en répondant aux exigences de base des Congolais qui parlent le kinyarwanda, dont leurs droits à la citoyenneté et à vivre sur leurs terres ancestrales.