Dans l’Est de la RDC, où ils occupent plusieurs localités avec le soutien de l’armée rwandaise, les rebelles du M23 ont enlevé 77 enfants en 2023, a révélé le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, dans son dernier rapport sur les enfants et les conflits, examiné mercredi 26 juin par le Conseil de sécurité lors du briefing tenu sous le thème : « Comment faire progresser nos normes collectives en vue de protéger les enfants et de mettre fin à toutes les violations graves ».
Ce rapport qui porte notamment sur l’évolution de l’impact des conflits armés sur les enfants et comporte des informations sur les violations commises, couvre la période allant de janvier à décembre 2023. Au total, 870 enfants (618 garçons, 252 filles) ont été enlevés, a-t-il indiqué, précisant que le M23 a été responsable de 77 enlèvements.
Selon ce document consulté par Afriquactu.net, la milice pro-Rwanda a, en outre, perpétré des violences sexuelles contre 32 enfants. S’agissant des meurtres et atteintes à l’intégrité physique, l’ONU lui a attribué 125 cas. Le M23 a également recruté et utilisé 69 enfants.
Dans ce contexte, António Guterres a déclaré qu’il reste profondément alarmé par le nombre terriblement élevé de violations graves commises contre des enfants.
« Je condamne la nouvelle augmentation des violations graves, en particulier les meurtres et les atteintes à l’intégrité physique, les enlèvements et le recrutement et l’utilisation d’enfants, et j’appelle les groupes armés à libérer immédiatement et sans condition tous les enfants », a-t-il dit, invitant toutes les parties à prendre des mesures pour mieux protéger les enfants.
Cependant, le patron de l’ONU s’est félicité qu’il n’y ait plus de cas avérés de recrutement et d’utilisation par les Forces armées de la République démocratique du Congo et la Police nationale congolaise.
Ainsi, a-t-il encouragé également les forces régionales déployées en RDC à inclure la protection de l’enfance dans les formations préalables au déploiement.
Saluant, dans la foulée, la création du Fonds national de réparation des victimes de violences sexuelles liées aux conflits et d’autres crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité (FONAREV), il s’est réjoui du fait que les auteurs de violations graves, notamment de violences sexuelles, aient été poursuivis et condamnés.
António Guterres a, par la même occasion, encouragé le gouvernement congolais à poursuivre la mise en œuvre du programme de désarmement, de démobilisation, de relèvement communautaire et de stabilisation et a réitéré qu’il faut donner la priorité aux enfants. Dans ce cadre, il a appelé les donateurs, en particulier les institutions financières internationales, à appuyer ce programme.