Le représentant permanent de la France auprès de l’ONU, Nicolas De Rivière, a condamné lundi la présence accrue des forces rwandaises de défense (RDF) sur le sol congolais. Ces agissements, a-t-il dénoncé, violent la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo (RDC).
Le diplomate français, se référant au rapport final du groupe d’experts de la RDC qui a confirmé à nouveau la présence des RDF au Nord-Kivu, a demandé au pays de Paul Kagame de retirer ses forces militaires de la RDC.
« La France condamne l’action des groupes armés dans l’Est de la RDC, dont le M23 qui a poursuivi son offensive depuis le début de l’année et étendu son contrôle en direction du nord de la province du Nord-Kivu. Elle dénonce les pressions exercées par le M23 sur la MONUSCO pour s’arroger le contrôle de certaines zones. Le rapport pour 2024 du panel d’experts a mis en lumière les liens entretenus par plusieurs groupes armés avec des acteurs étatiques. La France condamne la violation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC, le soutien militaire du Rwanda au M23 ainsi que la présence de plus en plus importante des forces militaires rwandaises sur le territoire congolais. Ces agissements doivent cesser », a déclaré Nicolas De Rivière, qui a appelé aussi la RDC à mettre fin « aux liens » entre les FARDC et les FDLR.
Très préoccupée par l’escalade des violences qui alimentent la crise et les violations du droit international, la France a condamné le bombardement du camp de déplacés de Mugunga, le 3 mai dernier, et a demandé que toute la vérité soit faite sur cet incident. Elle a fustigé également les attaques qui ont causé la mort de personnels humanitaires le 1er juillet.
Dans sa déclaration, Nicolas De Rivière a salué l’annonce d’une trêve de deux semaines entre les belligérants. « Celle-ci doit ouvrir la voie à une reprise du dialogue en vue d’un règlement, dans le cadre du processus de Luanda. L’ensemble des parties doivent agir en ce sens. La France soutient les efforts du président de l’Angola. Cette trêve doit aussi permettre un accès humanitaire complet », a-t-il dit.
Au sujet d’un éventuel soutien de l’ONU à la SAMIDRC, Paris a pris note des recommandations du secrétaire général, António Guterres, pour renforcer la coopération entre la Monusco et cette force régionale.
« Un projet de texte sera présenté prochainement aux membres du Conseil de sécurité, à cette fin, par ma délégation », a annoncé le diplomate, demandant aux forces régionales de renforcer leur coordination avec la Monusco.
Saluant le travail du groupe d’experts établi par la résolution 1533, ainsi que le renouvellement du régime de sanctions, la France a rappelé que l’embargo sur les armes en RDC ne vise que les groupes armés et qu’il ne concerne plus les autorités congolaises ou les forces régionales partenaires.