La Mission de la SADC en RDC (SAMIDRC) est « loin d’être neutre », s’inquiète le Rwanda, accusant cette force régionale, déployée depuis décembre 2023 au Nord-Kivu pour aider l’armée congolaise à rétablir la paix et la sécurité, de soutenir les Forces démocratiques de libération du Rwanda (Rwanda), un groupe armé ennemi de l’administration Kagame opérant dans l’Est du territoire congolais.
La résolution du Conseil de sécurité sur un soutien (demandé par l’Union africaine et la SADC) à la SAMIDRC devrait être adoptée dans les prochains jours. Le texte est en train d’être élaboré par la France. Mais le Rwanda s’oppose à tout appui militaire de l’ONU à cette force qu’il accuse d’opérer en coalition avec les génocidaires (FDLR).
« Il est facile de convenir que la SAMIDRC [Mission de la SADC en République démocratique du Congo] est loin d’être neutre.. Elle a soutenu les FDLR qui représentent une grande menace pour le Rwanda et la région des Grands Lacs », a déclaré Ernest Rwamucyo, représentant permanent du Rwanda à l’ONU, lors du briefing du Conseil de sécurité tenu lundi dernier.
Alors que Kinshasa attend impatiemment cet appui pour reconquérir les territoires occupés par les rebelles du M23 soutenus par l’armée rwandaise, Kigali a appelé à un « examen approfondi de la Mission de la SADC ».
Dans ce contexte, le diplomate rwandais a exhorté le Conseil de sécurité à reconsidérer sa position de « facilitateur des forces génocidaires » et a exprimé son soutien aux processus régionaux de paix de Nairobi et de Luanda.
Ernest Rwamucyo a laissé entendre que son pays n’a jamais été opposé à une quelconque force multilatérale dans l’Est de la République démocratique du Congo, notant le soutien du Rwanda aux efforts de la force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est.
Cependant, a-t-il dénoncé, ces efforts ont été sapés par la République démocratique du Congo, qui a appelé les pays de la SADC à intervenir, dans un effort « pour obtenir une force plus offensive ».
Les échecs sécuritaires et de gouvernance de la République démocratique du Congo, a-t-il dit, ont conduit à la prolifération de plus de 250 groupes armés illégaux, au premier rang desquels les FDLR.
La SADC qui a saisi le Conseil de sécurité pour solliciter un soutien à sa force militaire a expliqué que le déploiement de la SAMIDRC s’inscrit dans le cadre du principe d’autodéfense collective et d’action collective défini dans son « Pacte de défense mutuelle ». Ce document souligne que « toute attaque armée perpétrée contre l’un des États parties sera considérée comme une menace à la paix et à la sécurité régionales et fera l’objet d’une action collective immédiate ».
La SAMIDRC est une force régionale de la SADC composée des militaires du Malawi, d’Afrique du Sud et de la République-Unie de Tanzanie.