Les Forces rwandaises de défense (RDF) et les rebelles du M23 ont violé la trêve humanitaire, facilitée par les USA, dénoncent les Forces armées de la RDC, accusant la coalition RDF-M23 d’avoir attaqué mercredi leurs positions dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu.
Selon le porte-parole militaire du gouverneur de cette province, le lieutenant-colonel Guillaume Ndjike Kaiko, les forces d’occupation ont lancé « des attaques simultanées » vers 04h52′ sur les positions des FARDC et ses partenaires se trouvant aux villages Nyange et Mpati, dans le groupement de Bashali Mukoto.
« Les Forces armées de la République démocratique du Congo et ses partenaires dénoncent avec énergie le non-respect par le régime de Kigali de ladite trêve et son attitude belliqueuse légendaire à vouloir maintenir les populations déplacées dans des conditions atroces en les privant ainsi l’accès à l’aide humanitaire », a-t-il écrit dans un communiqué publié jeudi 11 juillet.
Ces attaques, a-t-il fustigé, ont entraîné un « déplacement massif » des populations, qui a non seulement aggravé davantage une situation humanitaire déjà chaotique, mais aussi causé une entrave au personnel humanitaire pour accéder aux populations vulnérables de cette partie du Nord-Kivu.
Facilitée par l’administration Biden, cette trêve qui s’étend du 5 au 19 juillet, engage les parties au conflit (FARDC et RDF-M23) à faire taire leurs armes, à permettre le retour volontaire des personnes déplacées et à fournir au personnel humanitaire un accès sans entrave aux populations vulnérables.
L’agression rwandaise contre la RDC a été condamnée par plusieurs pays, même si les sanctions tardent encore à venir. Selon le dernier rapport du Groupe d’experts de l’ONU, l’armée rwandaise ne se bornant plus à apporter un simple soutien aux opérations du M23 dans les territoires de Rutshuru, de Masisi et de Nyiragongo, s’implique désormais directement et de façon décisive, « ce qui a permis aux deux groupes de dominer militairement dans le Petit Nord et d’étendre rapidement leur territoire jusqu’aux rives du lac Édouard ».
Lundi, la RDC a demandé au Conseil de sécurité, notamment de définir un régime de sanctions applicable au Rwanda et à ses dirigeants ; de sanctionner l’Etat rwandais, ses dirigeants et toutes personnes morales ou physiques impliquées dans cette agression, les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et les violations graves des droits de l’homme commis par les RDF et le M23 sur son territoire et d’exiger le retrait inconditionnel des troupes rwandaises.