La directrice générale de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), Amy Pope, qui a clôturé vendredi sa visite de trois jours en RDC, s’est engagée à œuvrer pour « une paix durable » dans l’Est du pays, où les combats entre l’armée congolaise et la milice M23 soutenue par l’armée rwandaise ont déplacé plus de 7 millions de personnes de leurs foyers.
La RDC continue d’accuser son voisin, le Rwanda, d’agression. Préoccupée par les niveaux records de déplacements internes, d’insécurité alimentaire aiguë et de violences basées sur le genre, une situation alarmante qu’elle a constatée, notamment au Nord-Kivu, Amy Pope a appelé à une action urgente et concertée pour endiguer la détérioration de la situation humanitaire dans cette partie du territoire congolais.
« En tant que directrice générale de l’OIM et dans mon rôle particulier de défenseure humanitaire de la situation en RDC, je m’engage à maintenir cette crise à l’ordre du jour international et à travailler avec tous nos partenaires pour une paix durable », a-t-elle déclaré à l’issue de la sa visite.
Dans l’Est de la RDC, la cheffe de l’OIM dit avoir rencontré des personnes qui ont été affectées par le conflit toute leur vie, déplacées à plusieurs reprises, vivant dans des conditions extrêmement difficiles dans des camps de fortune.
« La situation des femmes et des filles, qui sont les plus touchées par ce conflit, est particulièrement préoccupante, avec des niveaux de violence sexuelle et sexiste en hausse », a-t-elle déploré, souligant que les familles déplacées avec lesquelles elle a discuté lui ont dit que, plus que tout, elles ont besoin de paix pour pouvoir reconstruire leur vie.
A Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, elle a visité le site de déplacés du Lac Vert Bulengo, l’un des plus grands parmi les nombreux sites informels de déplacement qui ont surgi dans la région, où vivent actuellement environ 70 000 personnes ayant fui les combats dans la région. Elle y a rencontré des représentants du camp et s’est entretenue avec des femmes touchées par le conflit.
« Nous devons donc continuer à fournir une aide humanitaire vitale, mais nous savons que cela ne suffit pas. Compte tenu de l’ampleur et de la magnitude des besoins en RDC, il est essentiel de travailler en partenariat. Nous devons unir nos efforts dans les secteurs humanitaire, du développement et de la paix pour trouver des solutions globales, innovantes et durables, en plaçant les personnes touchées au centre », a-t-elle indiqué.
Dans ce contexte, Amy Pope a appelé toutes les parties au conflit à respecter le droit international humanitaire, à assurer la protection des civils et à faciliter l’acheminement sûr et sans entrave de l’aide.
Chiffré à 2,6 milliards $, le Plan de réponse humanitaire 2024 est financé à ce jour à seulement 33%.