João Lourenço a proposé un « accord de paix durable » à Paul Kagame et à Félix Tshisekedi, avec qui il a échangé respectivement dimanche à Kigali et lundi à Kinshasa, a annoncé la présidence angolaise à l’issue de la visite du médiateur dans la capitale congolaise. Une initiative qui pourrait, non seulement, mettre fin aux tensions entre la RDC et le Rwanda, mais aussi résoudre l’épineuse question des groupes armés opérant dans l’Est du territoire congolais.
Le médiateur de l’Union africaine est en passe de réussir son pari, là où la communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) a mordu la poussière. Selon l’administration Lourenço, les dirigeants congolais et rwandais ont l’occasion d’analyser cet accord pour que, dans les prochains jours, à une date à convenir entre l’Angola, la RDC et le Rwanda, la proposition de paix durable commence à être discutée à Luanda au niveau ministériel.
« Suite à l’entrée en vigueur du cessez-le-feu entre la RDC et le Rwanda le 4 août, sous la médiation de la République d’Angola, au cours des dernières 48 heures, dans le cadre des visites de travail effectuées par le président João Lourenço à Kigali et Kinshasa, le médiateur a présenté aux parties une proposition concrète pour un accord de paix durable », a annoncé la présidence angolaise.
Lors de la conférence de presse conjointement animée avec son homologue de la RDC, le ministre angolais des Affaires étrangères, Tete António, a souligné le travail réalisé pour renforcer et consolider « ce qui a été acquis », faisant remarquer que le cessez-le-feu ne constitue pas, en soi, une fin, mais plutôt une prémisse pour « faire le reste du travail qui doit conduire à la pacification et la stabilité de la République démocratique du Congo ».
Lisant le communiqué final du tête-à-tête Tshisekedi-Lourenço, la cheffe de la diplomatie congolaise a indiqué que « les deux Chefs d’État ont salué l’entrée en vigueur du cessez-le-feu décidé par le Rwanda et la RDC, et ont exprimé leur attachement ferme à ce que cela soit observé et respecté ».
Thérèse Kayikwamba a précisé que le président Félix Tshisekedi a réitéré la pleine disponibilité du gouvernement congolais à participer à toutes les prochaines étapes du processus de Luanda sous les auspices du médiateur João Lourenço.
Dans sa stratégie pour la consolidation de la paix, la prévention et le règlement des conflits dans la région des Grands Lacs, l’ONU a affirmé que les motivations de la guerre actuelle au Petit Nord (les territoires de Nyiragongo, Rutshuru, Masisi et Walikale) ont des origines lointaines remontant aux conflits qu’a connus la RDC avant et tout juste après l’indépendance. Ces conflits étaient souvent liés à l’accès aux terres, aux ressources et pouvoir, mais aussi aux problèmes de gouvernance, et à l’instrumentalisation des identités ethniques.