Alors que le Rwanda a obtenu la validation du Plan harmonisé de neutralisation des FDLR, la RDC, victime de l’agression, peine à arracher un accord sur le désengagement des forces pour le retrait des RDF de son territoire. Vendredi à Harare, au Zimbabwe, le médiateur João Lourenço a reconnu que, sur ce point crucial, les négociations sont dans « l’impasse ».
La réunion de la Troïka de l’organe de coopération en matière de politique, défense et sécurité de la SADC s’est penchée hier sur la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC. Dans son intervention, le président angolais, qui recherche activement un règlement négocié du conflit rwando-congolais, a présenté aux dirigeants régionaux les résultats qu’il a enregistrés dans le cadre de sa médiation.
Champion de l’Union africaine pour la réconciliation et la paix, João Lourenço a indiqué que « les experts du renseignement congolais, angolais et rwandais, qui s’étaient réunis à Luanda les 07 et 08 août, ont élaboré ensemble le Plan harmonisé de neutralisation des FDLR », une milice que l’administration Kagame considère comme une « menace existentielle » pour le Rwanda.
Par ailleurs, a-t-il regretté, les experts ont « enregistré une impasse dans l’élaboration du Plan de désengagement des forces dans le théâtre opérationnel », alors que la RDC, défendant l’intégrité de son territoire, réclame toujours le retrait sans conditions des soldats rwandais.
« Cette situation est au premier plan de notre attention et, par conséquent, nous continuerons de travailler avec les deux parties pour parvenir à un accord concernant le désengagement des forces », a précisé le président angolais.
Vers un accord de paix
Malgré cette impasse, le médiateur reste positif quant à l’issue du processus de Luanda. Pour que la paix soit « efficace, permanente et durable », João Lourenço a informé la Troïka qu’il s’est rendu à Kigali et Kinshasa respectivement le 11 et le 12 pour avoir une conversation avec ses homologues Paul Kagame et Félix Tshisekedi, à qui il a présenté une proposition d’accord de paix.
« Dans la conversation avec les deux chefs d’État mentionnés, j’ai réalisé une grande volonté politique de leur part dans la résolution du conflit par la négociation et, conformément à cela, nous avons déjà prévu pour le 20 août prochain la réunion ministérielle de discussion et de négociation à Luanda dans le cadre de la termes de l’accord de paix proposé, à signer, à la meilleure occasion, en présence des trois chefs d’État, la RDC, le Rwanda et l’Angola », a-t-il expliqué.
Par la même occasion, il a affirmé que la région fait preuve de diligence avec l’ONU, afin d’assurer l’appui de la Monusco aux activités du Mécanisme ad hoc renforcé, dont le mandat sera crucial pour la mise en œuvre du cessez-le-feu, la neutralisation des FDLR et le désengagement des forces.
La Troïka de l’organe a été convoquée à la veille du 44e Sommet de la SADC, qui a pour thème : « Promouvoir l’innovation pour ouvrir des opportunités de croissance économique et de développement durables vers une SADC industrialisée ».