Famille politique de l’ancien chef de l’Etat, Joseph Kabila, le Front commun pour le Congo (FCC) oppose un « non catégorique et cinglant » à l’initiative de changement de la Constitution portée par le président Félix Tshisekedi. Le regroupement de l’opposition accuse le leader de l’UDPS de vouloir s’offrir « une présidence à vie ».
Faire une croix sur la Constitution du 18 février 2006, selon le FCC, permettra à Félix Tshisekedi de dépouiller de toute légitimité l’ensemble des institutions du pays, ouvrant la voie à l’arbitraire et au chaos. Cette initiative, a dénoncé le camp Kabila, est « un danger » pour la paix, l’unité et la stabilité du pays et « une déclaration de guerre » au peuple congolais.
Alors que le chef de l’Etat a justifié son projet, notamment par la nécessité de doter la RDC d’un texte fondamental adapté à ses réalités, celui en vigueur étant, selon lui, l’œuvre des « étrangers », le FCC a estimé par ailleurs que le « véritable » objectif de cette démarche est d’instaurer « une présidence à vie omnipotente, par le déverrouillage des dispositions constitutionnelles intangibles, singulièrement celles relatives au nombre et à la durée des mandats présidentiels et aux prérogatives des provinces et des entités territoriales décentralisées ».
L’administration Tshisekedi est « nostalgique » du parti-état et de la pensée unique qui, « rêvant debout », pense ainsi se donner les moyens de régner sans partage, d’asservir les Congolais davantage et de piller le pays à volonté, a dénoncé le FCC dans une déclaration faite dimanche 27 octobre 2024.
Se refusant de « trahir » la nation et de « cracher » sur la mémoire de tous ceux qui ont payé de leur vie pour faire triompher la cause de la liberté, de la démocratie et de la cohésion nationale en RDC, les Kabilistes ont appelé à une mobilisation générale pour empêcher le changement constitutionnel.
« Le FCC lance, en conséquence, un appel solennel à toutes les forces politiques et sociales éprises de paix et de justice, qui aiment réellement notre pays, se soucient du bien-être de nos populations et sont opposées à la restauration de la dictature pour, ensemble, mobiliser notre peuple et faire barrage à ce projet de changement de la Constitution », a déclaré le regroupement de l’opposition.
Contrairement à Félix Tshisekedi, qui a affirmé que la mère des lois en vigueur « a été rédigée à l’étranger et par le étrangers », la famille politique de Joseph Kabila a souligné que ce texte a été écrit à Kisangani, au nord-est du pays, par des compatriotes représentant la diversité de la nation congolaise, avant d’être massivement adoptée, soit à plus de 85%, par référendum populaire, lui conférant ainsi la plus grande des légitimités.
Lors de son dernier déplacement à Kisangani, le président Tshisekedi a annoncé qu’il mettra en place, l’année prochaine, une commission nationale pluridisciplinaire pour produire un adapté aux réalités du pays et qui n’handicape pas le fonctionnement des institutions.