Mode privilégié de manifestation d’un désaccord entre deux États, la rupture des relations diplomatiques avec Kigali pourrait être actée unilatéralement par Kinshasa dans les prochains jours. Plus qu’un pas à faire ! Même si il n’a pas encore fermer la frontière terrestre entre les deux pays, le gouvernement congolais vient de rappeler ses diplomates en poste au Rwanda et a mis fin aux activités diplomatiques et consulaires de l’ambassade rwandaise en RDC.
Cette décision a été communiquée à l’ambassade du Rwanda à Kinshasa vendredi 24 janvier par ministère congolais des Affaires étrangères, alors que les troupes rwandaises menacent de prendre le contrôle de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu. Les diplomates rwandais ont donc 48 heures pour quitter le territoire congolais.
« Le ministère des Affaires étrangères, coopération internationale et francophonie de la République démocratique du Congo présente ses compliments à l’ambassade de la République du Rwanda à Kinshasa et, tient à l’informer du rappel des diplomates de l’Ambassade de la République démocratique du Congo à Kigali avec effet immédiat. Par conséquent, le ministère des Affaires étrangères, coopération internationale et francophonie demande aux autorités rwandaises compétentes de tirer toutes les conséquences de cette décision en cessant, dans un délai de 48 heures, toutes les activités diplomatiques et consulaires de l’ambassade de la République du Rwanda à Kinshasa », peut-on lire dans la note officielle transmise à l’ambassade rwandaise.
Malgré la poursuite de l’offensive rwandaise, le gouvernement congolais s’est engagé à respecter toutes les procédures diplomatiques et à assurer une transition ordonnée de sa décision.
Ce samedi, les rebelles du M23 soutenus par l’armée rwandaise ont accordé 48 heures aux éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) présents à Goma et ses environs pour déposer leurs armes.
En réaction, la SADC qui a déployé une force pour appuyer l’armée congolaise a condamné sans équivoque cet acte d’agression du M23, ajoutant que de telles actions portent atteinte à la souveraineté, à l’intégrité territoriale, à la paix et à la sécurité de la RDC et de la région de la SADC.