Sans condamner la conquête territoriale de la coalition RDF-M23 dans l’est de la RDC, le président sortant de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a encouragé samedi 25 janvier le gouvernement congolais à dialoguer notamment avec son « opposition politico-militaire » pour résoudre la crise sécuritaire dans l’est du pays.
Dans sa déclaration, le Tchadien n’a nullement fait référence à l’offensive de l’armée rwandaise et des rebelles du M23 au Nord-Kivu et Sud-Kivu. Il s’est limité à annoncer qu’il suit avec grande attention la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire dans la partie orientale de la RDC.
Se refusant de nommer l’agresseur, Moussa Faki, qui est à la fin de son mandat, a estimé que le dialogue dans le cadre des processus régionaux de paix reste « la seule voie de résoudre la tension persistante entre la République démocratique du Congo et la République du Rwanda, d’une part, et entre le gouvernement de la RDC et son opposition politico-militaire, d’autre part ».
« Il note avec vive préoccupation les menaces qu’une telle évolution fait peser sur les efforts inlassables et significatifs entrepris dans le cadre des deux mécanismes africains, notamment le processus de Luanda conduit par le président Joao Manuel Lourenço, président de la République d’Angola », peut-on lire dans le communiqué de l’UA.
Appelant à la stricte observation du cessez-le-feu convenu entre les parties et la cessation immédiate de toutes les hostilités, Moussa Faki a également exhorté les belligérants à préserver la vie des populations civiles.
Pour le président de la Commission de l’UA, les massacres commis par les RDF-M23 en RDC sont des « dommages collatéraux » de la guerre. Ainsi, a-t-il appelé urgemment la communauté internationale à se mobiliser pour soutenir les populations.
Avec cette déclaration, notent certains analystes, Moussa Faki vient de cracher sur l’intégrité territoriale de la RDC et toutes les victimes de l’agression rwandaise.