En dépit de nombreuses sollicitations, le nouveau chef de la diplomatie belge, Maxime Prévot, a « choisi » Thérèse Kayikwamba, ministre congolaise des Affaires étrangères, pour son premier échange officiel. « Un signal qui n’est pas anodin », a-t-il souligné mercredi lors d’un point de presse qu’il a animé conjointement avec son homologue, dénonçant l’agression rwandaise contre la RDC.
Le désormais ex-bourgmestre de Namur a rassuré que la Belgique reste fermement engagée pour faire respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo, alors que l’armée rwandaise contrôle plusieurs localités dans l’est du pays. Face aux visées expansionistes de Paul Kagame, Maxime Prévot a appelé la communauté internationale à prendre ses responsabilités, notamment en faisant respecter le droit international.
« Nous n’allons pas ménager notre peine pour continuer à convaincre autour de nous, qu’il y a urgence à faire en sorte que la communauté internationale se mobilise, se réveille davantage pour éviter les bains de sang qui sont en train de se vivre dans l’est du Congo, et encore à Goma », a-t-il déclaré devant la presse.
Selon l’ONU, il y a eu près de 3000 morts dans l’offensive (de l’armée rwandaise) sur Goma, chef-lieu du Nord-Kivu. « Cela montre que Kigali préparait un carnage à ciel ouvert à Goma. C’est effectivement ce qui s’est passé », a dénoncé Thérèse Kayikwamba, soulignant la nécessité de sanctionner les autorités rwandaises, d’imposer un embargo sur les exportations de minerais étiquetés comme rwandais et révoquer le statut de pays contributeur de troupes aux opérations de maintien de la paix des Nations unies.
Libération de Jean-Jacques Wondo
Les deux ministres ont également abordé la libération « pour des raisons humanitaires » de Jean-Jacques Wondo, belgo-congolais, qui a été condamné à mort par la justice congolaise pour sa participation à un coup d’Etat manqué à Kinshasa. L’expert militaire est arrivé mercredi à Bruxelles.
« On ne peut que se féliciter de cette issue longuement plaidée et souhaitée par la Belgique », se réjouit le chef de la diplomatie belge.
Le gouvernement belge a indiqué mardi que ses services, et en premier lieu son ambassade à Kinshasa, ont déployé des efforts consulaires soutenus pour assister Wondo tout au long de la procédure et pour le ramener en Belgique.