Un dialogue interactif informel sur la crise sécuritaire dans l’est de la RDC se tient ce vendredi 11 avril au Conseil de sécurité de l’ONU, à l’initiative de la France, afin de faciliter une discussion avec les acteurs régionaux sur l’instauration d’un cessez-le-feu urgent et la mise en œuvre de la résolution 2773.
Selon des sources onusiennes, cette réunion à laquelle participe le Qatar, qui a récemment initié une médiation en facilitant des pourparlers directs entre le président de la RDC, Félix Tshisekedi, et le président rwandais, Paul Kagame, à Doha le 18 mars, est divisée en deux parties : Dans la première partie, la RDC et le Rwanda devraient participer par vidéoconférence et prononcer des remarques liminaires. Tandis que dans la deuxième partie, le secrétaire général adjoint de l’ONU aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, et l’envoyé spécial du secrétaire général pour la région des Grands Lacs, Huang Xia, devraient faire un exposé.
« Les membres du Conseil entendront également des représentants de l’Angola, du Kenya et du Zimbabwe en leurs qualités respectives de présidents actuels de l’Union africaine (UA), de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) », précisent nos sources.
En convoquant ce dialogue, la France, présidente du Conseil de sécurité, entend faciliter une discussion avec les acteurs régionaux sur l’instauration d’un cessez-le-feu urgent dans l’est de la RDC et la mise en œuvre de la résolution 2773 du 21 février.
Par cette résolution, le CS de l’ONU a décidé que le M23 doit se retirer de Goma, de Bukavu et de toutes les zones contrôlées, et démanteler dans leur intégralité les administrations parallèles illégitimes mises en place sur le territoire de la RDC. Il a demandé également aux Forces rwandaises de défense (RDF) de cesser de soutenir le M23 et de se retirer immédiatement du territoire congolais, sans conditions préalables.
Alors que les affrontements se poursuivent dans l’est de la RDC, le rôle des opérations de maintien de la paix de l’ONU dans la surveillance du cessez-le-feu a été l’un des sujets de discussion lors de la réunion du Conseil de sécurité du 7 avril avec les chefs des composantes militaires des opérations de maintien de la paix, à laquelle ont participé Jean-Pierre Lacroix et le commandant de la force de la MONUSCO, le lieutenant-général Ulisses de Mesquita Gomes.
Au cours de cette réunion, Lacroix a souligné que « le succès de tout cessez-le-feu demeure la seule responsabilité des parties », tandis que Gomes a souligné qu’« une surveillance efficace du cessez-le-feu dépend de la coopération et du consentement continus de l’État hôte et des populations locales ».
Aujourd’hui, Jean-Pierre Lacroix pourrait se concentrer sur le rôle potentiel de la MONUSCO dans le soutien au suivi et à la mise en œuvre de tout futur accord de cessez-le-feu dans l’est de la RDC issu des efforts de médiation régionale en cours. La résolution 2773 a encouragé l’EAC et la SADC à coopérer étroitement avec la MONUSCO, reconnaissant le rôle potentiel de la mission dans ces efforts.
Dans son rapport du 20 mars, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a souligné que la MONUSCO est confrontée actuellement à des difficultés dans l’exécution de son mandat, notamment des restrictions à sa liberté de mouvement dans les zones contrôlées par le M23 dans la province du Nord-Kivu.