L’ancien chef de l’Etat congolais, Joseph Kabila, qui s’est engagé à jouer sa partition pour le retour de la paix en RDC, est arrivé dimanche soir à Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu contrôlée depuis fin janvier par la rébellion AFC-M23 avec le soutien de l’armée rwandaise. Le déplacement du prédécesseur de Félix Tshisekedi dans l’est du pays a été accueilli avec plaisir par les rebelles pro-Rwanda qui ont réitéré leur engagement en faveur d’une « résolution pacifique » du conflit.
Accusé par le parti présidentiel (UDPS-Tshisekedi) d’être le « géniteur du M23 » et poursuivi par la justice pour notamment « haute trahison », Joseph Kabila devrait s’entretenir dans les prochaines heures avec les dirigeants de la rébellion pour tenter de trouver une voie de sortie de crise qui prend en considération les intérêts de toutes les parties.
Alors que l’administration Tshisekedi soupçonne Kabila de jouer le jeu du Rwanda, le coordonnateur de l’AFC-M23 a accueilli favorablement l’arrivée du sénateur à vie, désormais sans immunités parlementaires, à Goma.
« Il a fait un bon choix, plutôt que de rester en exil forcé. A Goma, JKK (Joseph Kabila Kabange) est le bienvenu, dans la seule partie du pays où l’arbitraire, la persécution politique, les condamnations à mort, le tribalisme, les discriminations, les discours de haine… n’existent pas », a déclaré Corneille Nangaa.
Vendredi dernier, lors de son adresse à la nation, Kabila avait annoncé son intention de s’y rendre. Nangaa a rappelé, dans la foulée, que depuis février dernier, plusieurs délégations et personnalités de tous horizons sont passées par Goma où, selon lui, elles ont pu se rendre compte du travail abattu par l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) pour rétablir la sécurité des personnes et celle de leurs biens.
« Goma a eu le privilège de recevoir la bénédiction des pères spirituels à l’occasion de la visite de la haute délégation mixte ECC-CENCO », a-t-il insisté.
Des combats se poursuivent entre l’armée congolaise et l’AFC-M23 notamment dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu. Pour Joseph Kabila, il faut mettre fin à la guerre et engager des discussions sincères pour une paix durable.