Le député national, André-Claudel Lubaya appelle le gouvernement congolais à dire la vérité à la population sur ses engagements pris avec les rebelles du M23 en 2019 à Kigali au Rwanda.
La situation sur le terrain reste préoccupante. Les forces négatives contrôlent encore quelques localités. Pour l’élu de Kananga (Kasaï central), l’administration Tshisekedi doit « sortir du populisme » car, constate-t-il, la stratégie mise en place pour reconquérir les territoires occupés par le M23 a montré ses limites.
« Sur la guerre dans l’Est, Kinshasa doit, en interne, sortir du populisme et du confusionnisme et user de la transparence en disant la vérité au peuple sur ses engagements de 2019 avec M23 à Kigali. Notre stratégie de reconquête des territoires occupés par M23 bat de l’aile », a indiqué le leader de l’Union démocratique africaine originelle.
En juillet 2019, une délégation officielle composée des responsables des services de renseignement et de sécurité avait été désignée par le désormais-ancien conseiller spécial de Félix Tshisekedi en matière de sécurité, François Beya, pour négocier avec les éléments du M23.
Conduite par le général Delphin Kahimbi, cette mission congolaise était ensuite revenue afin de conclure ces pourparlers, sanctionnés par la conclusion, le 29 octobre, d’une « feuille de route conjointe des activités relatives au rapatriement en RDC des ex-M23 présents au Rwanda ». La feuille de route avait été signée, pour la partie congolaise, par Delphin Kahimbi ainsi que par le « bishop » Jean-Marie Runiga et, côté rwandais, par le colonel Anaclet Kalibata, alors directeur général du renseignement extérieur.
Ce document, resté confidentiel jusqu’ici, détaille les nombreux engagements pris par la RDC : la suspension des mandats d’arrêt contre les leaders de l’ex-M23 ; libération des prisonniers pour faits politiques et insurrectionnels ; la reprise des combattants auprès de la partie rwandaise en présence des garants de l’accord-cadre ; la mise sur pied de la commission chargée de la vérification des listes des prisonniers et des biens spoliés ; la sélection et l’orientation des ex-M23 éligibles pour la réintégration au sein des Forces armées de la RDC (FARDC) ou du corps de protection des parcs nationaux.
Les rebelles du M23 exigent l’exécution de ces engagements. Depuis quelques mois, ils ont repris les armes, pour contraindre le gouvernement congolais à honorer sa parole.
La Rédaction