Après les manifestations organisées dans l’Est de la RDC pour exiger le retrait de la Monusco accusée d’être inefficace dans la protection des civils face à l’activisme des groupes armés, le représentant spécial adjoint du secrétaire général de l’ONU en RDC a laissé entendre que beaucoup de gens comprennent mal les Nations unies, le Conseil de sécurité et la Monusco.
Cette situation, regrette Khassim Diagne, conduit à des « attentes excessives, à la suspicion et à l’oubli des réalisations ». Et précise-t-il, « 2022 n’est pas comme 1999 et la Monusco s’est déjà retirée de 8 provinces ».
« La paix et la stabilité ne s’obtiennent pas du jour au lendemain. Beaucoup de réalisations passent inaperçues. Tous les jours la Monusco protège des communautés, renforce les capacités provinciales, mène des enquêtes, sépare enfants des groupes armés, et finance des projets », a-t-il indiqué.
Le chef adjoint de la Monusco a fait remarquer que « les besoins de protection sont immenses, les défis sont nombreux et les moyens se raréfient ». Aussi, souligne-t-il, « la Monusco n’a jamais prétendu être la panacée aux problèmes de sécurité de la RDC ». Khassim Diagne a rappelé que la force onusienne opère « en appui à l’État pour protéger et apporter la stabilité ».
Un retrait doit être effectué de manière responsable
Le retrait de la Monusco ne doit pas être précipité. K. Diagne a indiqué qu’en septembre 2021, le gouvernement congolais et la Monusco ont cosigné un plan de transition. « Nous travaillons ensemble pour atteindre les jalons qui permettront à la Mission de se retirer », a-t-il expliqué.
Dans la foulée, il a appelé la population à la retenue et au calme. « La violence est inacceptable et contre-productive. Elle distrait de la lutte contre les groupes armés et fait le jeu de nos adversaires communs », a-t-il interpellé.
Selon la stratégie définie par la RDC et l’ONU, « pour que la Monusco puisse effectuer son retrait, il faudra réduire la menace que représentent les groupes armés nationaux et étrangers de sorte qu’elle puisse être gérée par les autorités nationales et lutter contre les causes profondes du conflit ».
En outre, ce retrait doit être précédé par l’établissement d’un environnement protecteur pour permettre aux citoyens et aux institutions nationales d’identifier et de favoriser leurs propres solutions aux conflits, aux déficits de gouvernance et aux autres défis systémiques.
Le plan de transition propose donc un calendrier indicatif envisageant la réalisation, d’ici 2024, de jalons qui constituent des conditions minimales nécessaires pour effectuer le retrait progressif et responsable de la Monusco tout en identifiant les facteurs de risque qui pourraient raviver les conflits violents ou compromettre la sécurité et la stabilité.
Reagan Ndota