Les conclusions du mini-sommet de Luanda apportent une lueur d’espoir pour la restauration de la paix dans l’Est de la RDC. Dans la capitale angolaise, la RDC et le Rwanda, sous la médiation de l’Angola, ont décidé de la cessation des hostilités et la fin de l’occupation du territoire congolais.
Prudent, Kinshasa espère que Kigali va respecter les engagements pris. Selon le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, le non-respect de ce qui est convenu entraînera l’usage de la force.
« Le Rwanda est aujourd’hui diplomatiquement isolé, il n’aura pas d’autres choix que de souscrire à un schéma qui est communément convenu », a-t-il dit.
« Nous garderons cette donne de prudence parce que nous connaissons que, c’est le Rwanda (qui soutient le M23). D’ailleurs, ce soir, vous avez suivi le communiqué du département d’Etat américain qui a demandé de manière claire au Rwanda de cesser tout appui au M23. Nous espérons cette fois-ci, comme l’engagement est plus ferme, comme les deux processus de paix ont interagi ensemble que, le Rwanda se tiendra à respecter tout ce qui est prévu. De toute évidence, si cela n’est pas respecté, il y a des mesures notamment la force régionale qui sera obligée de recourir à la force pour déloger le M23 », a indiqué Patrick Muyaya.
« C’est l’armée rwandaise qui opère derrière le M23 »
La déstabilisation de la partie Est de la RDC a pour auteur « le Rwanda », insiste la RDC expliquant que « si le Rwanda ne reconnaissait pas sa responsabilité, il ne se serait jamais engagé que ce soit à Nairobi, à Luanda ou à New York, à porter la voix du M23, à s’engager pour dire au M23 d’arrêter ».
La porte-parole du gouvernement congolais affirme qu’aujourd’hui, « il ne faut pas passer par le dos de la cuillère, il est établi que, c’est l’armée rwandaise qui opère derrière le M23 ».
Patrick Muyaya évoque notamment le « rapport d’experts de l’ONU qui l’atteste, il y a le gouvernement américain qui en parle de manière claire et les services des renseignements étrangers sont au courant et savent que le Rwanda est derrière le M23 ».
À l’invitation de João Lourenço, président de la République d’Angola et médiateur désigné par l’Union africaine pour maintenir le dialogue entre la RDC et le Rwanda, un mini-sommet sur la paix et la sécurité dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) s’est tenu le 23 novembre 2022, à Luanda.
Cette rencontre a connu la participation des présidents Evariste Ndayishimiye, président de la République du Burundi et président en exercice de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE), Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, président de la République démocratique du Congo; Vincent Biruta, ministre des Affaires étrangères et Coopération internationale de la République du Rwanda et représentant du président Paul Kagame ; Uhuru Muigai Kenyatta, ancien président de la République du Kenya et facilitateur désigné par la CAE pour la mise en œuvre du processus de paix de Nairobi.
Parmi les invités, il y a eu Michelle Ndiaye, représentante spéciale du président de la Commission de l’Union africaine et cheffe du Bureau de liaison de l’Union africaine en RDC, l’ambassadeur João Samuel Caholo, secrétaire exécutif de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et le lieutenant-général Nassone João, commandant du Mécanisme de vérification ad hoc.
L’objectif principal du mini-sommet de Luanda était d’établir le calendrier de mise en œuvre des actions prioritaires, en vue d’une part, de la cessation des hostilités et du retrait immédiat du M23 des localités congolaises occupées, et d’autre part, de la coordination des processus de Luanda et de Nairobi.
Reagan Ndota