Dans le cadre de sa politique étrangère et de sécurité, l’Union européenne adopte des mesures restrictives ou « sanctions » afin notamment de préserver la paix ; consolider et soutenir la démocratie, l’État de droit, les droits de l’homme et les principes du droit international; prévenir les conflits et renforcer la sécurité internationale.
En 2012, plusieurs Etats membres de l’Union européenne avaient décidé de geler leur aide budgétaire au Rwanda. Cette décision intervenait à la suite de la publication par le Conseil de sécurité de l’ONU du rapport d’étape du groupe d’experts sur la RDC (S/2012/348, 21 juin 2012) et d’un additif au rapport concernant le soutien du Rwanda à des groupes armés en RDC.
Dans ce cadre, Bruxelles avait suspendu sa coopération militaire avec Kigali. Didier Reynders, alors ministre des Affaires étrangères, précisait que la Belgique « ne va pas former des militaires qui pourraient contribuer à la déstabilisation du Congo ».
Aujourd’hui, le pays de Paul Kagame a réactivé le M23, mouvement défait en 2013. Les experts onusiens ont de nouveau confirmé le soutien du Rwanda au ce groupe qualifié de « terroriste » par Kinshasa et les interventions de l’armée rwandaise sur le sol congolais.
Certaines localités dans l’Est de la RDC sont occupées par ces forces négatives. Dans une résolution adoptée en novembre dernier, l’UE s’est limitée à appelé le Rwanda à mettre fin à son soutien au M23.
Alors que les Congolais attendent des sanctions sévères contre le régime Kagame, le Conseil européen a décidé jeudi d’ajouter huit autres personnes à la liste des personnes faisant déjà l’objet de mesures restrictives.
Parmi les huit personnes inscrites sur la liste figurent cinq membres de différents groupes armés (M23, ADF, Codeco, FDLR et Maï-Maï Yakutumba), ainsi qu’un membre de l’armée congolaise, un homme politique congolais et un homme d’affaires belge.
Selon l’UE, la plupart d’entre eux sont responsables de commettre de graves violations des droits de l’homme et atteintes à ces droits, ainsi que d’entretenir le conflit armé en RDC. D’autres personnes ont été inscrites sur la liste pour des raisons d’incitation à la violence et d’instrumentalisation du conflit, en se livrant à l’exploitation et au commerce illicites de ressources naturelles, a souligné le Conseil européen.
Pour les Congolais, il s’agit simplement d’une « mesure trompe-l’oeil » visant à calmer la tension créée par le financement européen à l’armée rwandaise, une armée à la base de la déstabilisation de la RDC. Le Conseil européen vient de débloquer 20 millions d’euros pour le déploiement de l’armée rwandaise au Mozambique.
Le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya a estimé que « l’appui de l’Union européenne au Rwanda est inamicale et condamnable » car, fustige-t-il « vous ne pouvez pas donner de l’appui à une armée qui combat le terrorisme et qui fait le terrorisme en même temps ».
Reagan Ndota