Reconnu par la communauté internationale (notamment USA, France, Allemagne, Belgique, UE) comme « auteur principal » de la déstabilisation de la partie orientale de la République démocratique du Congo (RDC), le Rwanda rejette toute responsabilité.
Washington, Paris, Berlin, Bruxelles, UE…ont récemment appelé le pays de Paul Kagame de mettre fin à son soutien aux rebelles du M23. Ces derniers occupent quelques localités en RDC. Pour le gouvernement congolais, il s’agit de l’armée rwandaise qui opère sous couvert du M23.
L’administration Kagame répond: « accuser le Rwanda d’appuyer le groupe armé congolais M23 est trompeur et détourne l’attention aux causes réelles d’un conflit continu à l’Est de la RDC. Cela a un impact sur la sécurité des pays voisins, y compris le Rwanda ».
Le gouvernement rwandais pense que, « c’est une erreur de confondre les mesures mises en place par le Rwanda pour sécuriser ses frontières, avec un appui à un groupe armé en particulier en RDC ».
« Ces récurrentes et vieilles accusations, ignorent et sapent les efforts fournit par les leaders régionaux pour obtenir une paix durable et en particulier, les initiatives de Nairobi et de Luanda, envers lesquelles le Rwanda est totalement engagé », a indiqué Kigali.
« Le Rwanda défend son intégrité territoriale »
Les autorités rwandaises rappellent que, comme tous les états à travers le monde, « le Rwanda a le droit de veiller à son intégrité territoriale et se réserve le droit de se défendre contre toute attaque contre ses citoyens et de ses frontières ».
« Ces dernières années, l’intégrité territoriale du Rwanda a été régulièrement violée par les FARDC et les FDLR notamment, lors d’une attaque brutale de ces derniers qui a eu lieu à Kinigi en octobre 2019, une zone touristique au nord du Rwanda, attaque lors de laquelle, 14 innocents ont été tués », allègue Kigali.
« Le massacre de Kishishe, une fabrication de la RDC »
Une centaine des personnes ont été tuées à Kishishe dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu. Selon la RDC, ce massacre a été perpétré par l’armée rwandaise et le M23. La justice internationale a été saisie afin les auteurs de ces crimes de guerre ne restent pas impunis.
Dans sa réaction, le Rwanda parle de « fausses allégations » qui ne peuvent mener à une solution durable.
« La médiatisation du massacre de Kishishe, une fabrication du gouvernement de la RDC qui l’a attribué au M23, et qui s’est rapidement répandu sans qu’aucune enquête conduite par une entité crédible et indépendante ait eu lieu pour établir les faits alors qu’il y a des indications qu’il y a eu au contraire une confrontation entre le M23 et des groupes armés illégaux alliés aux FARDC », a déploré le gouvernement rwandais.
Cette situation, fait remarquer le régime Kagame, est « le symbole d’un désordre qui règne en RDC et démontre comment le chaos y’ a été encouragé et maintenu depuis des décennies ».
Ainsi, souligne-t-il, « accuser le Rwanda reflète un refus de la part de la communauté internationale de faire face aux causes profondes du conflit à l’Est de la RDC, et d’autre part, un refus de demander des comptes à l’État ainsi qu’aux acteurs non-étatiques qui sont responsables de cet héritage d’échec ».
Reagan Ndota