A Kinshasa, l’opposition ne ménage pas le président Félix Tshisekedi à la suite de la dernière sortie médiatique de son conseiller privé, Fortunat Biselele, qui a affirmé que le cinquième président congolais, dès son arrivée au pouvoir, a proposé à son homologue rwandais de mettre en place des projets d’exploitation des ressources minières de la RDC, dans lesquels ils vont « jouer au win-win ».
« J’ai des minerais chez moi qui vous intéresse. Vous avez la possibilité avec votre carnet d’adresse de contacter les investisseurs partout dans le monde. Et nous allons travailler en synergie pour essayer de développer la zone ensemble « , a proposé Tshisekedi à Kagame, selon Biselele présenté par certains comme le « gardien du temple et des secrets de la République ».
Cette proposition du successeur de Joseph Kabila était faite dans le cadre de la recherche d’une paix durable dans l’Est de la RDC. Depuis plus de 20 ans, cette partie du territoire congolais est instable. Un réseau d’exploitation illégale et illicite des minerais se développe par le canal des groupes armés soutenus notamment par le Rwanda. Ainsi, Tshisekedi qui a promis la paix aux Congolais, voulait mettre fin à cette situation en invitant officiellement Kigali à saisir les opportunités qu’offre Kinshasa. Une « naïveté » qui a mis la nation congolaise en danger, fulmine l’opposition.
Le plan Tshisekedi n’a malheureusement pas marché, parce que le régime Kagame a réactivé à nouveau le M23, une rébellion défaite en 2013. Chasser le naturel, il revient au galop, dit-on. Visiblement, le Rwanda n’a aucun intérêt de voir une RDC stable et émergent.
Mais pour le secrétaire général de l’Engagement pour la citoyenneté et le développement (ECiDé), parti l’opposition congolaise, c’est Félix Tshisekedi qui est le fautif, à cause de ses choix hasardeux.
« On peut cacher le feu et non sa fumée. Le couple Kagame-Tshilombo se révèle finalement une mafia financière très criminelle à l’origine de la 5ème agression de la RDC par l’armée rwandaise », a indiqué Devos Kitoko.
L’opposant estime que le leader de son parti, Martin Fayulu qu’il présente comme « le président élu de la RDC » avait « pleinement raison » d’accuser Félix Tshisekedi « de haute trahison ».
L’offre de Tshisekedi était stratégique
Le camp présidentiel laisse entendre qu’il n’y a rien de secret dans ce qui a été proposé à Kigali. Contrairement à ce que pense l’opposition, le député national Eric Tshikuma affirme qu’il s’agit de trois protocoles d’accords bilatéraux entre Etats signés le 27 juin 2021 à Goma « au vu et au su de tous ».
« Ils devraient aboutir à des accords formels. Mais face au plan Kagame d’insécuriser l’Est du pour continuer le pillage de nos minerais, ils ont été tous annulés », a-t-il expliqué.
Selon Tshikuma, » en réalité, l’offre stratégique de Tshisekedi entraînait Kagame vers la traçabilité des minerais et allait bloquer toute exploitation minière illicite au bénéfice de Kigali ».
« En voulant revenir au galop, le Boss du M23 s’est retrouvé piégé », se réjouit le manager de Zoom Eco, un média spécialisé sur des questions économiques.
Reagan Ndota