La tension ne faiblit pas entre le Rwanda et la RDC. 24 heures après que Kinshasa a indiqué qu’il « n’entend point faiblir, ni transiger avec personne » quant à la sauvegarde de son intégrité territoriale, Kigali, reconnu comme parrain des rebelles du M23, a réagi.
L’administration Kagame considère la déclaration du gouvernement congolais comme une « menace d’attaque imminente contre le Rwanda ».
Mercredi, le chef de la diplomatie congolaise a déclaré que son pays prenait acte du refus répété du M23 d’exécuter les prescrits du plan de paix établi par le mini-sommet de Luanda et du non-respect par le Rwanda des engagements pris dans le cadre des processus de Nairobi et de Luanda.
Selon Christophe Lutundula, le M23 et l’armée rwandaise « ont poursuivi leur offensive militaire vers le plateau de Masisi au lieu de se retirer vers la montagne de Sabinyo, côté RDC, comme arrêté aussi bien par les chefs d’états-majors généraux des forces armées des États de la Communauté d’Afrique de l’Est lors de leur réunion de Bujumbura du 08 novembre 2022 que par le mini-sommet de Luanda du 23 novembre 2022 ».
Dans sa réaction, le gouvernement rwandais dit déplorer « le retrait apparent » de la République démocratique du Congo des processus de paix de Nairobi et de Luanda.
« Les manifestations organisées contre la Force Régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) à Goma et dans d’autres parties du pays font partie d’une stratégie de l’armée et du gouvernement de la RDC pour se retirer des processus de paix de Nairobi et de Luanda », a dénoncé Kigali.
En outre, le Rwanda accuse la RDC de recruter de mercenaires étrangers.
Selon les autorités rwandaises, c’est une indication claire que « le gouvernement congolais se prépare à la guerre, et non à la paix ». Ce que rejette Kinshasa précisant que ce sont des personnels techniques chargés notamment de former des militaires congolais à piloter les nouveaux engins achetés.
Pour le Rwanda, les tentatives de « sabotage et d’abandon » des accords de Nairobi et de Luanda ne peuvent être considérées que comme une volonté de prolonger la crise et de perpétuer l’insécurité dans l’Est de la RDC.
L’administration Kagame appelle ainsi les pays voisins de la RDC et la région des Grands Lacs à ne pas se permettre de laisser échouer ces nouvelles initiatives de paix.
Reagan Ndota