Face à la presse mercredi à Kinshasa, la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en RDC, Bintou Keita a souligné les défis à venir pour la transition de la Monusco (Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC).
La cheffe de la Monusco a parlé notamment de l’insécurité importante qui sévit toujours dans 13 territoires au Nord-Kivu, au Sud-Kivu et en Ituri, les provinces où la mission onusienne est toujours présente et qui nécessitent une action conjointe soutenue des forces de sécurité nationales et des forces de maintien de la paix de l’ONU.
Dans ce contexte, Bintou Keita a décrit 2024 comme « l’année de transition », où la Monusco transférera de plus en plus ses responsabilités, y compris la protection des civils, au gouvernement de la RDC.
« La Monusco travaille en étroite collaboration avec les autorités pour veiller à ce que les capacités nationales répondent aux exigences minimales de sécurité afin de permettre un retrait responsable de la Mission. L’expertise et les ressources de la famille des Nations unies sont également mises à profit pour aider le gouvernement à mettre en œuvre des plans nationaux visant à soutenir les besoins humanitaires et le développement », a-t-elle expliqué.
Selon elle, l’enjeu de la planification pour le retrait graduel de la Monusco est de s’assurer de la montée en puissance des FARDC (Forces armées de la RDC) et de la PNC (Police nationale congolaise) dans un certain nombre de zones sensibles, où la population dépend exclusivement ou quasi-exclusivement de la présence de la Monusco.
En juin dernier, Martha Pobee, sous-secrétaire générale de l’ONU pour l’Afrique, avait souligné devant le Conseil de sécurité que le retrait de la Monusco ne doit pas compromettre la protection des civils et qu’il revient aux acteurs de terrain d’éviter de créer tout vide sécuritaire.
Rappelant que la transition de la Monusco équivaut, en termes simples, à la continuation du mandat de la Mission endossée par les autorités congolaises, Pobee avait insisté sur le fait qu’il appartient au gouvernement congolais de réunir les conditions pour qu’une telle continuation soit viable à long terme.
Elle avait aussi assuré qu’au fin de la transition, la Monusco, conjointement avec l’équipe de pays, demeure pleinement engagée à aider les autorités congolaises.
« C’est dans cette optique que la Monusco et l’équipe de pays se sont engagées de manière proactive avec le gouvernement pour réévaluer conjointement le plan de transition conjoint, conformément à la demande du Conseil de sécurité », avait-elle expliqué.