L’annulation de la rencontre entre les présidents Félix Tshisekedi (RDC) et Paul Kagame (Rwanda) programmée dimanche 23 janvier 2023 à Doha, au Qatar, suscite des grincements de dents à Kigali.
Cette réunion, qui n’a pas été officiellement annoncée, devait connaître la participation notamment des présidents angolais João Lourenço, kényan William Ruto et burundais Evariste Ndayishimiye. Doha a tenté de résoudre la crise rwando-congolaise, alors que Kinshasa accuse Kigali de fouler aux pieds les résolutions de Luanda et Nairobi.
Le chef de l’Etat congolais, fidèle aux initiatives de paix conduites par Lourenço et Kenyatta, est toujours à Kinshasa déclinant l’invitation de Doha. Ce qui, selon plusieurs sources, est la raison de l’annulation de la rencontre, pendant qu’une délégation rwandaise était déjà à Doha.
La position de Félix Tshisekedi suscite la colère de Kigali. « Éternel voisin…Après avoir accusé le Rwanda d’être ton agresseur et un soutien de tes compatriotes que tu combats, le facilitateur t’a invité à une rencontre avec eux. Tu les as ignorés. Ensuite, tu as demandé une médiation. Tu as été convié à une rencontre avec le Rwanda. Tu l’as esquivée », a fustigé le porte-parole adjoint du gouvernement rwandais, Alain Mukuralinda.
De l’avis de l’administration Kagame, les autorités congolaises ne veulent pas résoudre cette crise de manière pacifique. « Finalement, si tu évites le dialogue et les rencontres avec eux, avec qui vas-tu résoudre le problème? Veux-tu réellement une solution définitive et durable à ce problème d’insécurité à l’Est de la RDC ? », s’est-interrogé Mukuralinda.
Cependant, à Kinshasa, plusieurs personnalités ont salué la position du président Tshisekedi. « Je suis content que le président Tshisekedi ait refusé d’aller rencontrer le président Kagame à Doha. Cette fermeté payera positivement. Le président (Kagame) doit d’abord exécuter les engagements de Luanda », a déclaré Jean-Claude Katende, président de l’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho).
Reagan Ndota