Kigali accuse Kinshasa de vouloir renverser le pouvoir Kagame. « ils ont des objectifs, mais ils ne vont pas y arriver », assure le chef de la diplomatie rwandaise lors de son intervention ce jeudi à l’Assemblée nationale.
Le ministre des Affaires étrangères du Rwanda a fait référence à une déclaration du président de la RDC qui aurait, selon lui, dit qu’il est « prêt à aider ceux qui veulent renverser le pouvoir au Rwanda ».
« En le disant, il a prouvé que son gouvernement travaille de connivence avec les FDLR et les autres groupes armés », a-t-il ajouté.
Les propos de Félix Tshisekedi ont été sortis de leur contexte. En effet, à l’occasion de la réception qu’il a offerte à près de 250 délégués des jeunes des 26 provinces de la RDC, le président congolais a plutôt dit: « les Rwandais ont besoin de notre aide pour se libérer, parce qu’ils sont muselés ».
« Ça ne sert à rien de regarder le Rwandais comme un ennemi. C’est le régime rwandais avec Paul Kagame à sa tête qui est l’ennemi de la RDC. Les Rwandais et les Rwandaises sont nos frères et sœurs », avait-il dit.
Mais à Kigali, on analyse différemment ces propos. Le régime Kagame craint une attaque de l’armée congolaise qu’il accuse de collaborer avec d’autres groupes armés. « Vous avez vu les avions de chasse congolais qui ont violé l’espace aérien du Rwanda, la RDC a invité environ 300 mercenaires », a indiqué Vincent Biruta.
« Le territoire rwandais est inviolable »
« Quand nous parlons de l’intégrité de la RDC en disant que l’intégrité de la RDC ne doit pas être violée, c’est comme si c’était le seul pays dont l’intégrité doit être protégée. Si vous voulez garder l’intégrité de votre pays, vous devez aussi protéger celle des autres. Il y aussi l’inviolabilité du territoire rwandais qui doit être respectée par tous », a laissé entendre le chef de la diplomatie rwandaise.
Pour résoudre cette crise, le Rwanda demande à la communauté internationale « d’intervenir humblement en prodiguant des conseils et non en proférant des menaces » car, dit Biruta, « nous savons qu’il y a des intérêts économiques entre différents pays ».
Reagan Ndota