Située dans le territoire de Masisi, à 45 km à l’Ouest de Goma, au Nord-Kivu, la cité de Rubaya est passée, depuis dimanche 26 février 2023, sous contrôle des rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), alors que cette force négative appuyée par l’armée rwandaise devrait, selon le calendrier défini par l’EAC, amorcer le retrait de leurs positions le 28 février.
Rubaya est une cité entourée de collines dont le sous-sol regorge de richesses géologiques. Elle est donc stratégique. « Avec la prise de Rubaya, la donne change », alerte le député Patrick Kakwata, qui appelle à « changer les choses et agir au plus vite ».
« Il n’y a pas de mauvaise troupe, mais il y a seulement un mauvais chef (commandant) Nos propres ressources naturelles nous tuent et exterminent…Tout doit changer », a-t-il souligné.
Les différents appels de la communauté internationale n’ont pas ébranlé la détermination des forces négatives à poursuivre les offensives. Pour le député national, Juvenal Munubo, la prise de cette cité par la coalition RDF/M23 prouve que la motivation des agresseurs est aussi économique.
« Après la prise de Bunagana, l’ennemi se renforce un peu plus », a-t-il fustigé, soulevant l’urgence de tout mettre en œuvre « pour l’extirper du territoire national ».
Par ailleurs, le député provincial, Promesse Matofali pense que cette percée des rebelles traduit l’échec de l’administration Tshisekedi.
« Aucun secteur ne marche sous le président Félix Tshisekedi, lui est dans les aires vers la Suisse, alors qu’au Nord-Kivu, dans le Masisi, après Kitshanga-Mushaki-Karuba-Matanda…, c’est Rubaya, une agglomération minière qui tombe au M23. Vivement les élections de décembre 2023 avec Moïse Katumbi », a réagi l’élu de Butembo et cadre du parti Ensemble pour la République.
La cité de Rubaya est tombée 24 heures seulement après le sommet de la CEEAC, qui a a condamné sans réserve le M23 pour les nombreuses exactions et violations dont il se rend chaque jour coupable dans l’Est de la RDC.
Les chefs d’état-major de l’EAC ont programmé en trois phases le retrait du M23 : du 28 février au 10 mars, il concerne Kibumba et Rumangabo, des zones que le M23 est d’ailleurs censé avoir déjà rendues à l’EAC, mais aussi les localités récemment conquises sur l’axe Sake-Butembo. Du 13 au 20 mars, ils doivent se retirer des zones centrales du Nord-Kivu, celles autour du parc des Virunga et 23 au 30 mars des positions conquises au mois d’octobre : Rutshuru, Kiwanja, Bunagana.
Reagan Ndota