La situation sécuritaire dans la région des Grands Lacs marquée par le conflit rwando-congolais a été au centre des échanges mardi 7 mars à Entebbe, entre le président ougandais, Yoweri Museveni et l’envoyé spécial de l’Emir du Qatar, Mohammed bin Abdulaziz.
Depuis quelques mois, le Qatar a activé la diplomatie pour parvenir à la désescalade. En janvier dernier, Doha devrait accueillir un tête-à-tête Tshisekedi-Kagame. La rencontre a été annulée à la suite du refus du président congolais, qui accuse son voisin « d’acte d’agression ».
Porteur du message de l’Emir Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani au chef de l’Etat ougandais, le vice-ministre des Affaires étrangères du Qatar a déclaré que son pays apprécie le rôle que jouent Yoweri Museveni et son gouvernement pour assurer la paix et la stabilité dans la région.
Le président ougandais a, quant à lui, salué les propositions du Qatar sur la manière de mettre fin aux conflits dans la région qui, selon lui, devraient compléter les interventions déjà existantes des États membres d’Afrique de l’Est, actuellement dirigées par le président de l’EAC, Evariste Ndayishimiye et l’ancien président kenyan, Uhuru Kenyata en tant que facilitateur.
« Le président a informé son hôte de la situation sécuritaire dans la région des grands lacs. Il a informé la délégation que ce qu’il faut, c’est une nouvelle idéologie du patriotisme plutôt que du sectarisme », rapporte la présidence ougandaise.
L’envoyé spécial de l’Emir du Qatar a été aussi reçu à Kinshasa par le président Félix Tshisekedi. Cette rencontre est intervenue au moment où le cessez-le-feu obtenu par le médiateur de l’Union africaine, le président angolais João Lourenço, a été violé par l’armée rwandaise et le M23.
« Le président (Félix Tshisekedi) avait lors de la conférence de presse dit qu’il était dubitatif sur la volonté du Rwanda à respecter le cessez-le-feu du 7 mars. Nous sommes le 8, en principe toute la presse et l’opinion nat devraient se focaliser sur l’évaluation de cet engagement », a fustigé la porte-parole du chef de l’Etat congolais, Tina Salama.
Lors de la 22e session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) à Kinshasa, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies et chef du bureau des Nations unies en Afrique centrale, Abou Abarry, a estimé que « la résolution du conflit dans l’Est de la RDC passe par une solution politique ».
Abarry avait aussi réaffirmé le soutien de l’ONU aux initiatives de paix de Nairobi et de Luanda en vue de l’instauration d’une paix définitive et durable dans l’Est de la RDC et a appelé au désarmement et au retrait du M23 des zones occupées.