La République démocratique du Congo a appelé mercredi les Etats qui appuient militairement le Rwanda de « cesser cette coopération », étant donné que ces armes servent à renforcer les « terroristes du M23 ».
Georges Nzongola Ntalaja, représentant permanent de la RDC à l’ONU, qui intervenait au Conseil de sécurité, a aussi demandé aux multinationales qui continuent à coopérer avec le Rwanda, d’arrêter et de passer « par la grande porte (RDC) ».
Selon Kinshasa, c’est Kigali qui arme le M23. Le diplomate congolais a soutenu que le M23 se confond facilement avec l’armée rwandaise, rappelant le nombre de cessez-le feu déjà violés par la coalition RDF-M23.
Appelant le Conseil de sécurité à la vigilance, l’ambassadeur Nzongola a souhaité que les pressions bilatérales et multilatérales ne s’arrêtent qu’à la reddition complète de ce mouvement et au retrait total des Forces rwandaises de défense du territoire congolais.
Dans la foulée, il a demandé au Conseil de sécurité de prendre en compte les recommandations du Mémorandum du 10 mars 2023 que lui a adressé le gouvernement de la RDC et d’œuvrer en faveur de la transition de la Monusco vers une véritable force de consolidation de la paix.
Pour lui, l’ONU devait appuyer les processus de Luanda et de Nairobi, renforcer les sanctions contre les terroristes des groupes ADF/MTM, CODECO, M23 et leurs animateurs, et exiger d’eux qu’ils déposent les armes pour rejoindre le P-DDRCS.
Les Rwandophones ne sont pas inquiétés
Le représentant congolais est revenu également sur les prétendus discours de haine ethnique contre les personnes d’expression « rwandophone ».
Georges Nzongola Ntalaja a rappelé que les positions du mrésident de la RDC, des autorités congolaises, de la société civile, incluant les grandes églises chrétiennes sont claires et sans ambiguïté.
« Personne ne tolère ces discours, qui sont régulièrement dénoncés. Les démagogues qui apparaissent de temps à autre sur les réseaux sociaux, représentent une minorité de la population et si les violences intercommunales se manifestent parfois sur fond de querelles liées aux terres ou à l’accès aux cours d’eau, la RDC n’a pas connu de violences meurtrières motivées par la xénophobie et la haine ethnique depuis 1994 », a-t-il dit.
Par ailleurs, il a accusé le régime rwandais d’avoir maintenu les FDLR « comme menace militaire » pour envahir la RDC et piller ses ressources comme le coltan, l’or et d’autres ressources minières, animales et forestières.
La Monusco devrait devenir une force de consolidation de la paix
Georges Nzongola a affirmé que la situation sécuritaire demeure clairement prédominée par l’activisme des terroristes des Forces démocratiques alliées affiliées à Daech, de la CODECO et du M23, « proxy » du Rwanda.
Face à la situation humanitaire « insoutenable » des personnes déplacées, il a demandé aux partenaires de financer le Plan d’aide humanitaire d’urgence 2023/2024 lancé à Kinshasa.
Si la Monusco demeure un partenaire important de la RDC, il a toutefois jugé nécessaire de revisiter le plan de transition et de l’ajuster, en demandant au Conseil de sécurité de prendre réellement en compte les préoccupations de son gouvernement contenues dans le mémorandum du 10 mars 2023.
En outre, la RDC suggère une mutation de la Monusco pour qu’elle devienne une force de consolidation de la paix, ou, « à la limite », une force d’appui aux forces armées congolaises.