Le député national, Juvenal Munubo a déposé lundi 3 avril 2023, à l’Assemblée nationale, une question orale avec débat adressée au vice-Premier ministre en charge de la Défense nationale, Jean-Pierre Bemba, sur la participation de l’armée ougandaise dans la Force régionale de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est (EAC) déployée dans la partie orientale de la RDC où les rebelles du M23 appuyés, selon un rapport onusien, par le Rwanda et l’Ouganda, sèment le chaos.
Un rapport du groupe d’experts de l’ONU transmis au Conseil de sécurité, a confirmé le soutien de l’Ouganda au M23. Les Forces armées du pays de Yoweri Museveni ont facilité, notamment la prise de la cité stratégique de Bunagana, alors qu’elles mènent conjointement avec les FARDC des opérations contre les terroristes ADF. Cette trahison avait aussi révélée par l’armée congolaise.
A l’Assemblée nationale, le nouveau patron de la Défense est attendu pour donner des explications sur les motivations du gouvernement à autoriser le déploiement sur le territoire national des troupes d’un pays agresseur.
« Alors qu’un groupe d’experts UN a estimé juin 2022 que Rwanda et Ouganda ont servi de base-arrière au M23, comment comprendre que le gouvernement congolais accepte participation armée ougandaise dans la Force régionale de l’EAC ? L’Assemblée nationale doit briser le silence », a déclaré Juvenal Munubo.
La présence de la Force régionale en RDC avec un mandat inoffensif inquiète les élus nationaux. Bien avant Munubo, un autre député a adressé une question orale avec débat au ministre des Affaires étrangères sur le mandat, la mission, la durée et le mécanisme de financement de cette force. Aussi, le chef de la diplomatie congolaise devra-t-il éclairer la représentation nationale sur le statut actuel des zones libérées par le M23.
Lors de l’ouverture de la session parlementaire de mars 2023, le président de l’Assemblée nationale avait haussé le ton contre les troupes est-africaines qui, selon lui, offrent désormais à notre peuple l’image des troupes en villégiature sur le théâtre des opérations militaires, au lieu de s’engager à faire la guerre.
« Leur présence sur notre territoire risque de devenir inutilement onéreuse, et son impact devra faire l’objet d’une évaluation froide afin que des conséquences en soient tirées et des mesures correctives idoines qui s’imposent soient prises », avait déclaré Christophe Mboso.
Dans sa dernière déclaration sur la RDC, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est dit prêt à désigner des personnes ou des entités qui se livrent ou concourent à des actes qui compromettent la paix, la stabilité ou la sécurité de la République démocratique du Congo, notamment qui fournissent à toute personne ou entité désignée un quelconque appui financier, matériel ou technologique ou des biens ou services.
L’ONU qui a réaffirmé son fort attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la RDC, a par ailleurs souligné qu’il importe de respecter pleinement les principes de non-ingérence, de bon voisinage et de coopération régionale.