La fin « de l’occupation d’une partie de la province du Nord-Kivu par la coalition composée des Forces de défense rwandaises (RDF) et du groupe terroriste M23 », telle est la condition posée par la RDC pour envisager une solution diplomatique à la crise rwando-congolaise.
En sa qualité de commandant suprême des Forces armées de la RDC, Félix Tshisekedi a rassuré mardi qu’aucun effort ne sera ménagé pour obtenir le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais, l’éradication des groupes armés et la restauration de la paix dans tous les zones en proie à l’instabilité.
« Un règlement du conflit, par les voies diplomatiques pourrait être envisagé avec le Rwanda; cependant, pas dans n’importe quelles conditions. En effet, aucun dialogue ne peut et ne pourra intervenir avec notre agresseur tant qu’il occupera, quelle qu’en soit l’étendue, une portion de notre territoire. Et tant que cette situation perdurera, les FARDC demeureront, quoi qu’il en coûte, commises à leur poursuite et ce, jusque dans leurs derniers retranchements », a affirmé le président congolais lors de l’échange de vœux avec le corps diplomatique accrédité en RDC.
Avec l’appui des USA, João Lourenço, médiateur de la crise entre Kinshasa et Kigali, s’est activé ces derniers jours pour trouver une solution diplomatique. Mais Félix Tshisekedi a prévenu que son gouvernement n’acceptera aucun compromis, quel qu’il soit, qui n’aurait d’autres objectifs que la sauvegarde de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de la stabilité de la République démocratique du Congo.
« Mon gouvernement réitère le caractère non négociable de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo de même que le bien-être de ses populations. Le gouvernement rappelle son droit et son devoir de prendre toutes les dispositions requises pour défendre l’intégrité territoriale et la souveraineté de notre pays et sécuriser nos populations ainsi que leurs biens. Nul n’a le droit de l’en empêcher », a-t-il souligné.
Toutefois, il a indiqué que son pays reste fermement attaché à la mise en application du plan de paix issu des processus de Nairobi et de Luanda, endossé par l’Union africaine, et soutenu par l’ONU.
Ce plan, violé selon lui par le pays de Paul Kagame, demeure la seule voie valable pour un règlement pacifique de ce conflit.
Aussi, a-t-il lancé un appel pressant aux instances onusiennes, à l’Union africaine et aux organisations régionales pour que soient initiées des sanctions ciblées à l’encontre des responsables rwandais et ceux du mouvement « terroriste » du M23, qui « s’adonnent à la violation de notre souveraineté ».
En l’absence de telles sanctions, a prévenu Félix Tshisekedi, le Rwanda et ses alliés persisteront dans leur défiance face à la stabilité internationale sans craindre de répercussions.