Le chef politique du M23 insiste sur le dialogue direct avec le gouvernement congolais. Bertrand Bisimwa a fustigé la déclaration faite jeudi par le président Félix Tshisekedi selon laquelle « il ne sera jamais question de dialogue politique avec ce groupe manipulé par le Rwanda ».
Ces rebelles ont entamé leur retrait de quelques localités. Selon le président congolais, ils seront cantonnés près de la ville de Kindu, au Maniema, avant de regagner la vie civile. Pour le M23, la position de Kinshasa est un « sabotage du processus de paix » conduit par les dirigeants de la la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC).
« Le refus par le président Tshisekedi du dialogue avec le M23 pour résoudre pacifiquement le conflit, de se séparer d’avec les groupes armés dont les FDLR et les désarmer conformément aux résolutions des chefs d’état de l’EAC est un sabotage du processus de paix engagé par l’EAC », a dénoncé Bertrand Bisimwa.
La seule voie préconisée par le chef de l’Etat congolais pour le M23 est « le désarmement, la démobilisation et la réinsertion sociale ». Ce que rejette Bisimwa tant qu’il n’y a aura pas un dialogue avec Kinshasa.
« Tant qu’il ne se tiendra pas le dialogue politique entre le M23 et le gouvernement de Kinshasa pour convenir sur les voies et moyens d’éteindre définitivement les causes des conflits, le M23 n’est pas concerné par le cantonnement, désarmement et démobilisation », a-t-il prévenu.
Le gouvernement congolais n’entend pas accéder à cette demande. Jeudi, Félix Tshisekedi a réaffirmé qu’il n’y aura pas de dialogue avec le M23 « tout simplement parce que nous savons comment ceux qui nous déstabilisent procèdent. C’est au moyen de ce genre de dialogue qu’ils profitent de la situation pour nous infiltrer, infiltrer des éléments qui plus tard vont créer des revendications fallacieuses et justifier leur agression de la République démocratique du Congo. Nous n’allons pas le faire parce que nous avons retenu les leçons du passé d’une part, mais parce qu’aujourd’hui nous sommes dans une nouvelle donne : le Parlement a pris une position claire la-dessus. Il ne sera désormais plus question des négociations politiques avec des groupes armés qui prennent qui utilisent des moyens militaires contre la République démocratique du Congo ».
Le chef militaire de ce groupe, Sultani Makenga a qualifié cette position de « chantage » qui, souligne-t-il, « n’engage en aucun cas le M23 ».