Le représentant permanent de la RDC à l’ONU a appelé le Conseil de sécurité à « condamner et rejeter » les propos expansionnistes du président rwandais, Paul Kagame, affirmant « faussement » qu’une partie du territoire du Rwanda a été donnée au Congo à l’époque coloniale.
Georges Nzongola Ntalaja qui intervenait mercredi devant le Conseil de sécurité à l’occasion de la réunion consacrée à la situation dans la région des Grands Lacs, a fait remarquer que, ce n’est pas la première que les dirigeants rwandais propagent ces mensonges alors que les historiens ont prouvé qu’aucun roi du Rwanda précolonial n’avait réussi à conquérir ne serait-ce qu’un petit morceau du Congo actuel.
La République démocratique du Congo n’entend pas laisser l’homme fort de Kigali matérialiser son plan de balkanisation. « La RDC défendra chaque pouce de son territoire », a prévenu G. Nzongola.
« Mais Kagame, qui vient d’une famille royale, aimerait accomplir ce que ses ancêtres ont échoué à faire », a taclé le diplomate congolais, qui s’est ému des récentes déclarations « dangereuses », appelant à redéfinir la démarcation des frontières dans la région des Grands Lacs.
« Ces propos, que le Conseil de sécurité doit condamner et rejeter, révèlent des velléités expansionnistes qui exacerbent les tensions dans la région. Pour rappel, l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation est un principe clef qui a été consacré par l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) dès le 21 juillet 1964 au Caire », a-t-il expliqué.
FDLR, un prétexte pour agresser la RDC
Georges Nzongola a tenu à clarifier un point mentionné dans le rapport du secrétaire général de l’ONU au sujet des FDLR. Contrairement aux « accusations mensongères » selon lesquelles l’armée congolaise collabore et soutient ce groupe armé, il a cité cinq opérations d’envergure unilatérales et conjointes que les Forces armées congolaises (FARDC) et les Forces de défense rwandaises (RDF) ont menées contre les FDLR entre janvier 2009 et février 2022.
Le « résidu FDLR » dont le leadership a été « décapité » par l’armée congolaise, au cours de ces opérations, ne constitue plus une menace militaire pour le Rwanda, a-t-il affirmé, pour qui il est plutôt une source d’insécurité socioéconomique en RDC, et ce, « au profit du Rwanda ». Ce dernier, a-t-il dit, est le plus grand bénéficiaire du « résidu FDLR » car c’est un prétexte qui lui permet d’agresser la RDC et de piller « allègrement » ses ressources naturelles.
« Nous entendons souvent des Rwandais fidèles au régime dictatorial de Paul Kagame dire que les Congolais menacent leur pays par leur collaboration avec les FDLR et la haine ethnique contre les locuteurs du kinyarwanda. Or jusqu’à présent, nous n’avons pas vu d’exemples crédibles de violences xénophobes comparables à celles perpétrées dans d’autres pays », a-t-il précisé.
Une autre accusation formulée par les Rwandais, a-t-il relevé, est que les Congolais ne feraient que se plaindre, alors qu’ils sont responsables de leurs problèmes et manifestement incapables d’analyser les causes profondes de leurs faiblesses. Or, les racines de la crise congolaise sont le fait du Rwanda et non du Congo, a rétorqué le représentant permanent de la RDC.