Les membres du Conseil de sécurité de l’ONU, en visite en RDC, ont échangé vendredi avec les hautes autorités de deux chambres du Parlement congolais, autour de la situation sécuritaire dans l’Est du pays, marquée par l’agression rwandaise.
Poussé à bout par la guerre d’agression menée par le pays de Kagame contre la RDC, le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso a, selon son cabinet, brisé tout protocole diplomatique en faisant remarquer à la délégation onusienne que « si vous ne nous soutenez pas, nous serons obligés d’aller voir ailleurs, comme cela se passe en Ukraine ».
« Il a usé d’un langage direct avec la délégation du Conseil de sécurité en lui rappelant que la RDC est agressée par le Rwanda et les Nations unies disposent de toutes les preuves irréfutables et documentées de cette agression rwandaise ; laquelle entraîne un drame humanitaire sans précédent, des cas de viol des femmes et jeunes filles, les populations en errance. Et cela avec la complicité des hommes d’affaires occidentaux », a rapporté la même source.
Le speaker de la Chambre basse du Parlement congolais a demandé au Conseil de sécurité de voter des sanctions contre le régime de Paul Kagame afin qu’il applique de force la feuille de route des processus de Luanda et Nairobi.
Par ailleurs, Mboso a remercié cet organe de l’ONU chargé du maintien de la paix et la sécurité internationales et le gouvernement américain pour leur soutien à la RDC depuis 1960, lequel soutien est matérialisé par la présence des troupes de la Monusco.
« De manière particulière, Christophe Mboso a rendu hommage à l’administration Biden qui a condamné le Belge exploitant l’or de sang et pour avoir indexé le Rwanda comme pays agresseur de la RDC », a souligné la cellule de communication de l’Assemblée nationale.
De son côté, le chef de la délégation du Conseil de sécurité a rassuré les bureaux de deux Chambres parlementaires que, dans cette crise sécuritaire, « le Congo n’est pas seul ».
« Nous avons eu le privilège d’échanger, de façon franche et productive, avec le président de l’Assemblée nationale et les bureaux de deux Chambres du Parlement. Le message a été extrêmement clair face à la situation sécuritaire, humanitaire, celle qui prévaut en RDC, surtout à l’Est de la RDC. Nous, notre message est clair. Le Congo n’est pas seul », a déclaré Michel-Xavier Biang.
Plusieurs localités dans la province du Nord-Kivu sont occupées par l’armée rwandaise et les rebelles du M23. Cette guerre d’agression devrait, selon les autorités, pousser l’ONU à prendre des sanctions sévères contre le Rwanda pour « violation du droit international et de la charte onusienne ».