Le Conseil de sécurité de l’ONU a planché vendredi sur la situation au Mali. Les discussions ont porté, notamment sur l’aspect sécuritaire et politique. Alors que l’ONU s’apprêtait à renouveler, pour un an, le mandat de la Minusma, le chef de la diplomatie malienne a demandé plutôt le retrait sans délai de la mission onusienne dont le bilan est jugé largement négatif. Pour sa part, le représentant permanent de la Chine a exigé le respect de la souveraineté du Mali.
La Chine a noté que le « processus de paix politique » au Mali est à une étape critique, et la coopération de ce pays africain avec la communauté internationale et l’ONU « est également entrée dans une étape critique ».
Le représentant permanent de la Chine, Zhang Jun a rappelé cependant que le référendum constitutionnel est l’affaire intérieure du Mali. « La communauté internationale doit respecter la souveraineté et le leadership du Mali », a-t-il exigé.
Selon lui, la Minusma, dont le mandat expire le 30 juin, peut apporter un soutien logistique et technique en fonction des besoins réels du Mali. « La Chine encourage les organisations régionales concernées à renforcer la communication avec le gouvernement malien et à jouer un rôle constructif dans le soutien à la transition politique malienne », a-t-il ajouté.
S’agissant des violations des droits de l’homme évoquées par les USA et la France, la Chine a réaffirmé son opposition à la politisation de cette question.
« La Minusma et les agences compétentes des Nations unies doivent fonder leurs rapports sur la situation des droits de l’homme sur des faits, et toute allégation doit être vérifiée. Deux poids deux mesures ne peuvent pas être pratiqués sur la question de l’antiterrorisme, et il est encore plus nécessaire d’empêcher la stigmatisation des opérations antiterroristes, sinon cela ne fournira que des opportunités dont les forces terroristes pourront profiter », a indiqué Zhang Jun.
Par ailleurs, il a souligné que le maintien de la communication entre la Minusma et le gouvernement malien et le maintien de relations de confiance mutuelle et de coopération sont des conditions préalables au bon déroulement des opérations de maintien de la paix.
« Avec l’évolution et les changements de la situation politique et sécuritaire du pays concerné, l’autorisation des opérations de maintien de la paix doit également être ajustée et optimisée en temps opportun », a-t-il suggéré.
La Chine attend des membres du Conseil de sécurité qu’ils aient des discussions constructives et responsables sur les arrangements futurs de la mission en écoutant pleinement les vues et les préoccupations du Mali et qu’ils prennent des décisions sur la base d’un large consensus.