Le secrétaire général adjoint de l’ONU aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d’urgence, Martin Griffiths, a déclaré vendredi 7 juillet 2023 devant la presse à New York qu’au sujet de la violence sexiste, la RDC incarne la nature épouvantable de l’inhumanité de l’homme, principalement envers les femmes et les filles.
Dans l’Est de la RDC où le conflit armé fait rage, dénonce-t-il, des femmes et des filles souffrent tant du comportement insouciant de ceux qui contrôlent leur vie. Selon Martin Griffiths, la violence sexiste est tellement endémique dans cette partie du territoire congolais.
« J’ai parlé, il y a quelques jours, à Natalia Kanem, [Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA)], ainsi qu’à Cindy McCain, [Directrice exécutive] du Programme alimentaire mondial. Il faut faire la lumière sur cette question parce qu’il n’y a pas que la RDC : le Secrétaire général en a parlé dans le contexte d’Haïti, c’est aussi au Soudan. Mais la RDC, pour moi, incarne la nature épouvantable de l’inhumanité de l’homme, principalement envers les femmes et les filles », a-t-il dénoncé au cours du point de presse tenu au siège de l’ONU.
125 000 cas de violence sexiste
Le patron du bureau humanitaire de l’ONU estime que, dans toutes les terribles tragédies qui sévissent en RDC, si l’on veut en choisir une de manière odieuse, ce serait la violence sexiste qui, selon lui, est tellement endémique dans certaines parties de l’Est du Congo, avec les personnes déplacées de l’Ituri. Il a évoqué 125 000 cas recensés.
« Je vais vous donner une statistique à ce sujet [en] RDC : si le taux de violence sexiste, les cas dont nous avons connaissance se poursuivaient, et il va évidemment être bien supérieur à ce que nous savons réellement, il atteindrait un niveau extraordinaire 125 000 cas cette année. Et un « cas » est un mot terrible, je pense que vous en conviendrez, à utiliser pour ce que nous examinons », a-t-il dit.
Cette situation est un « choc terrible », fustige-t-il.
« J’espère même pour nous tous qui sommes habitués à entendre parler de chocs, de tragédies et d’horreurs. C’est au-delà, pour moi, d’imaginer. C’est au-delà de l’imagination », a déploré Martin Griffiths.
L’Est de la RDC est plongé dans une crise grave crise humanitaire suite à l’activisme des groupes armés, principalement le M23 soutenu par le Rwanda. En février dernier, l’ONU avait indiqué que la réponse humanitaire nécessitera 2,25 milliards $ pour permettre à 489 organisations humanitaires de mener une action humanitaire prioritaire en 2023, avec pour objectif d’atteindre 10 millions de personnes au total.