Face aux velléités expansionnistes du Rwanda qui, depuis plus de deux décennies, déstabilise l’Est de la RDC, le président congolais Félix Tshisekedi même s’il se réclame « panafricaniste » n’exclut pas l’idée de construire un « mur » de séparation entre son pays et celui du belliciste Paul Kagame, pour protéger l’intégrité territoriale de la RDC et sécuriser les Congolais. Une position qui rejoint la proposition de son challenger à la présidentielle de décembre 2023, Adolphe Muzito.
Réagissant à l’appel lancé par son homologue kenyan, William Ruto, lors du sommet sur la préservation de trois bassins forestiers tropicaux du monde (Amazonie-Bornéo-Mékong-Congo) à Brazzaville, au sujet de la surpression des visas « pour permettre aux biens, aux services et aux personnes de circuler librement à travers le continent », Félix Tshisekedi a indiqué que, face notamment à l’agression rwandaise dont est victime la RDC, il n’est pas tenté « de construire des ponts, mais plutôt des murs pour sécuriser » sa population.
« Nous devons avoir le courage de nous regarder entre africains, les yeux dans les yeux et nous dire qu’on ne peut pas s’appeler frères et se poignarder dans le dos en même temps. Nous devons arrêter de rejeter nos responsabilités sur des étrangers non-africains, la colonisation ça fait une soixantaine d’années qu’elle est terminée en Afrique, et ceux qui nous avaient colonisé, divisé, aujourd’hui ils ont compris le sens de la paix. Le jour où nous mettrons fin à ce à quoi nous assistons aujourd’hui à l’est de la RDC, des voisins qui viennent semer la pagaille, la mort, la désolation uniquement dans le but de s’enrichir, de piller des ressources, le jour où nous mettons fin à ce genre de comportement, alors nous aurons compris, par ce qu’étant que président de la RDC et face à ce genre de choses, je ne suis pas tenté de construire des ponts, mais plutôt des murs pour sécuriser ma population », a-t-il déclaré.
Félix Tshisekedi rejoint la proposition d’Adolphe Muzito
Premier ministre de la République démocratique du Congo entre octobre 2008 et mars 2012, Adolphe Muzito est candidat à la présidentielle de décembre prochain. Dans son offre politique, il prévoit notamment la construction d’un mur de séparation entre la RDC et ses voisins de l’Est (Rwanda, Soudan du Sud, Ouganda et Burundi).
Le président Félix Tshisekedi vient donc de rejoindre la proposition du leader de Nouvel Elan qui, depuis juin 2022, avait déclaré que, la RDC doit se résoudre à protéger sa frontière Est par la construction d’un mur de séparation, principalement pour quatre raisons évidentes : « pacifier civilement sa population pour sauver des vies humaines en rendant sa frontière peu poreuse ; stopper le pillage des ressources naturelles et l’occupation illégale de ses terres ; priver aux multitudes des groupes rebelles des bases arrières grâce au contrôle de ses frontières. En d’autres termes, leurs priver des sources d’approvisionnement et empêcher les immigrations illégales ».
« Suite à la perméabilité des frontières, particulièrement la frontière avec la République du Rwanda, j’estime qu’il est urgent de renforcer la sécurité de cet espace en érigeant un mur, tout en prenant le soin de laisser des points de passage comme à Kasumbalesa, à la frontière Zambienne ou au Beach Ngobila avec le Congo-Brazzaville », a-t-il proposé.
Adolphe Muzito a précisé que la construction de ce mur de séparation n’est pas synonyme de rupture des relations diplomatiques qui est un problème à part, ni d’échanges commerciaux avec le Rwanda. Selon lui, c’est dans l’ultime souci de sécuriser les territoires respectifs.