Le président du sommet des chefs d’Etat de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), Salva Kiir Mayardit, a annoncé lundi qu’il enverra, dans les prochains jours, des envoyés spéciaux, notamment à Kinshasa en RDC, à Kigali au Rwanda et à Gitega au Burundi, pour tenter de résoudre les vives tensions qui secouent la région.
Salva Kiir, président sud-soudanais, qui échangeait lundi 15 janvier 2024, à Juba, avec le secrétaire général de l’EAC, Peter Mathuki, a noté avec inquiétude les dynamiques politiques et sécuritaires interétatiques dans la région qui, selon lui, nécessitent une intervention urgente.
Le Rwanda est en conflit avec ses deux voisins, la RDC et le Burundi. Le pays de Paul Kagame présenté comme le « déstabilisateur de la région » est accusé de soutenir des rebelles congolais et burundais. Une situation qui a conduit à la fermeture des frontières entre Gitega et Kigali, et à l’expulsion des citoyens rwandais du Burundi. Ce mardi 16 janvier 2024, un accrochage a été signalé entre des militaires congolais et rwandais à la frontière. En décembre 2023, l’ONU avait prévenu que les tensions régionales entre la RDC et le Rwanda aggravaient le risque d’une confrontation militaire directe, qui pourrait entraîner le Burundi.
Dans ce contexte de tensions, le président du sommet des chefs d’Etat de l’EAC dit avoir identifié un certain nombre d’interventions qui seront activées pour aborder les relations interétatiques.
« Le président Salva Kiir s’est engagé à envoyer des envoyés spéciaux dans les différentes capitales pour transmettre son message et, si nécessaire, à engager les dirigeants pour résoudre les problèmes dans le cadre de l’EAC », a annoncé l’EAC dans un communiqué.
Réitérant la nécessité d’adopter « l’esprit de fraternité », le Chairman de l’organisation régionale a invité les différents dirigeants à utiliser les mécanismes de résolution pacifique des conflits régionaux disponibles.
Les tensions entre les Etats de la région constituent sans nul doute un blocage au processus d’intégration, qui devrait aboutir à la création de la fédération politique de l’Afrique de l’Est, alors que les différents gouvernements ont été appelés, lors du dernier sommet, à conclure rapidement les consultations sur l’élaboration de la Constitution de cette fédération.
La semaine dernière, le secrétaire général de l’EAC a encouragé les États partenaires à recourir au règlement pacifique de tout différend et à faire preuve de retenue, en respectant strictement l’esprit du traité de l’EAC et en particulier la coexistence pacifique et le bon voisinage.