La victoire « frauduleuse » de Félix Tshisekedi et de sa famille politique aux élections de décembre 2023 a été reconnue par la communauté internationale au grand dam des opposants, qui exigent l’annulation de tous les scrutins. Pour le candidat malheureux à la présidentielle Denis Mukwege, qui a été crédité de 39.728 voix, soit 0,22%, les partenaires de la RDC n’ont fait qu’avaliser un « nouveau déni de démocratie ».
Le processus électoral organisé par la CENI Kadima a été « chaotique », fulmine le prix Nobel de la paix 2018, évoquant plusieurs rapports des missions d’observation électorale, qui ont documenté de nombreux cas d’irrégularités, mettant à mal l’intégrité des résultats de différents scrutins.
Alors que le président Félix Tshisekedi s’apprête à prêter serment pour un deuxième, Denis Mukwege fait le constat selon lequel les « maigres » acquis démocratiques gagnés depuis l’adoption de la Constitution de 2006 « sont encore davantage fragilisés et que ce nouveau déni de démocratie est avalisé par la communauté tant nationale qu’internationale ».
« Nous déplorons l’indifférence et la complaisance sidérante de la diplomatie intemationale dont les valeurs fondamentales telles que la démocratie, l’état de droit et les droits humains sont affaiblies et décrédibilisées par le recours trop fréquent à la politique du double standard. Ce qui est inacceptable à travers le monde ne peut continuer à prendre le visage du possible en RDC », a-t-il tonné.
Dans la foulée, Mukwege a rejeté ce qu’il qualifie de « simulacre d’élections » et regrette qu’il ne puisse déboucher sur des institutions légitimes.
Selon lui, dans une démocratie digne de ce nom, les preuves sur les fraudes électorales documentées par les MOE auraient dû conduire à l’annulation pure et simple de tous les scrutins présidentiel, législatif et municipal. « Tel n’est pas le cas en République Démocratique du Congo », a-t-il dit.
« Alors que notre nation est en danger, nous connaitrons des lendemains encore plus difficiles si nous ne faisons rien pour arrêter la tragédie actuelle », a-t-il prévenu, invitant ainsi la population à ne pas céder au désespoir, aux discours de haine et à la violence mais à résister et à garder la flamme de l’espérance allumée car, souligne-t-il, « ensemble, en se tenant main dans la main et en œuvrant avec détermination pour la cohésion nationale et l’unité, nous saurons mettre fin aux anti-valeurs, relever les défis du développement, de la paix, de l’intégrité et de l’indépendance de notre pays ».
Après la page de la présidentielle, Denis Mukwege rassure qu’il poursuivra sa mission de prendre en charge et de réhabiliter les victimes de la guerre ainsi que ses efforts de plaidoyer pour la paix, la justice et l’éradication du fléau des violences sexuelles commises comme une arme de guerre et de terreur, en RDC et à travers le monde.