A l’issue de son entretien, mercredi 28 février à Bruxelles, avec le président congolais Félix Tshisekedi, le Premier ministre belge Alexander De Croo, a condamné l’ingérence militaire extérieure dans l’Est de la RDC, où l’armée rwandaise occupe quelques localités et commet des crimes de guerre.
La coalition militaire dirigée par le Rwanda au Nord-Kivu viole impunément le droit international. Plusieurs cas d’exécutions sommaires, viols, massacres et recrutement d’enfants soldats sont signalés notamment par le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme. Cette invasion a occasionné une grave crise humanitaire avec plus de 2 millions de personnes déplacées.
Ce conflit armé est l’un des sujets évoqués par Félix Tshisekedi et Alexander De Croo à Bruxelles. Sans citer nommément le Rwanda, le chef du gouvernement belge a condamné « toute ingérence extérieure ».
« Les attentes du peuple congolais sont énormes. J’ai souhaité bonne chance au président Félix Tshisekedi pour les défis qui l’attendent pour son nouveau mandat. Nous avons aussi évoqué la situation à l’Est du pays où nous condamnons toute ingérence extérieure », a déclaré Alexander De Croo.
Début février, Bruxelles avait appelé Kigali « à cesser tout soutien aux rebelles du M23 », rappelant que la « solution à tout conflit, quel qu’il soit, n’est jamais militaire ».
Quant à lui, le chef de l’Etat congolais a plaidé pour des sanctions contre le Rwanda car, croit-il, « c’est la seule chose qui pourra faire reculer le dictateur Paul Kagame ».
Félix Tshisekedi et De Croo ont aussi, selon la présidence congolaise, abordé les relations entre la RDC et l’Union européenne, qui se sont détériorées ces derniers jours à cause de l’accord signé par l’UE et le Rwanda sur le développement des chaînes de valeur des matières premières critiques.
Cet accord a déclenché l’ire du président de la RDC qui a accusé le Rwanda de piller les ressources minières congolaises et l’UE de s’en rendre complice.