La ministre belge des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, a exigé de nouveau, jeudi 7 mars, le retrait des Forces rwandaises de défense (RDF) du territoire congolais. Une position ferme exprimée 24 heures après que plusieurs localités de la chefferie de Bwito dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu, sont passées sous contrôle de la coalition M23-RDF.
L’agression rwandaise en RDC a poussé plus d’un million de personnes à fuir leur foyer. Malgré les appels lancés notamment par l’ONU, l’UE, les USA et la France, les RDF poursuit leur offensive violant ainsi la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC.
Dans une déclaration faite jeudi, la cheffe de la diplomatie belge a condamné les opérations militaires du pays de Paul Kagame et a exigé le retrait des RDF du sol congolais.
« Je dénonce et condamne la poursuite des violences à l’est de la RDC et l’impact sur les civils, comme autour de Nyanzale. Nous appelons le M23 à cesser les hostilités et le Rwanda à mettre fin à tout soutien au M23. Les forces armées rwandaises doivent se retirer de la RDC », a indiqué Hadja Lahbib.
A la clôture mercredi de sa visite de cinq jours en RDC, Robert Mardini, directeur général du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a prévenu que la forte augmentation du nombre de civils blessés par des armes lourdes dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) menace de submerger les établissements de santé qui peinent déjà à fournir des soins, aggravant encore l’une des crises humanitaires les plus vastes et les plus complexes au monde.
« Ce que nous voyons actuellement dans l’Est de la RDC est à bien des égards sans précédent et extrêmement inquiétant. Avec la dernière recrudescence des hostilités depuis début février, des centaines de civils grièvement blessés, dont beaucoup de femmes et d’enfants, ont afflué vers les établissements de santé du Nord-Kivu. 40 pour cent d’entre eux sont victimes de bombardements ou d’autres armes lourdes utilisées dans des zones urbaines densément peuplées. Cette nouvelle dynamique s’ajoute aux profondes souffrances d’un grand nombre de civils déjà épuisés par des décennies de conflit », a-t-il déclaré.
Au regard de la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire, le Prix Nobel de la paix 2018, Denis Mukwege, a appelé l’ONU a adopté des « sanctions fortes » contre le Rwanda.
La semaine passée, le Premier ministre belge, Alexander De Croo qui s’exprimait devant la Chambre des représentants, a indiqué la Belgique était prête à travailler avec l’Union européenne pour établir une liste des sanctions individuelles.