Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki, a participé dimanche à Kigali, à la commémoration du 30e anniversaire du génocide rwandais perpétré en 1994. Dans son discours prononcé devant plusieurs dirigeants africains et mondiaux, le Tchadien a salué le chemin parcouru par le Rwanda depuis cette sombre époque.
De ce grand malheur qui semblait avoir irréversiblement anéanti la nation rwandaise, a-t-il noté, s’est édifiée une nouvelle réalité nationale égalitaire, forte, structurée, en constant progrès dans son dessein d’unité de prospérité collective.
Dans un environnement africain et international profondément conflictuel, se nourrissant de discriminations tribales, raciales, religieuses, culturelles, économiques, voire civilisationnelles, Moussa Faki a estimé que « le Rwanda, en toute humilité, offre un modèle dont la résonance positive transcende les frontières de l’Afrique et s’inscrit dans une typologie universaliste ».
« Soyez fiers, chers frères et sœurs rwandais du parcours de votre pays », leur a-t-il exhorté, s’inclinant ainsi devant le génie du peuple rwandais qui, selon lui, « a su, sous un leadership exemplaire à tous égards, transcender toutes les fragilités de l’être humain ».
Cependant, il a regretté que l’Union africaine, dont toutes les nations furent profondément bouleversées par l’indescriptible tragédie du génocide contre les Tutsi, n’avait malheureusement pas trouvé, au moment du drame, à l’instar d’autres acteurs internationaux, les réponses appropriées.
Dans ce contexte, Moussa Faki a indiqué que l’Afrique rejette avec une totale aversion l’idéologie criminelle et abjecte du génocide dans ses composantes faussement justifiées ou nourries par la haine, l’ethnicité, le suprématisme, l’exclusion et toutes les formes de négation de l’autre.
Ainsi, a-t-il annoncé sa décision de nommer, à l’occasion du 30 ans du génocide, un envoyé spécial pour l’action multiforme de l’UA contre le génocide, en la personne de Adama Dieng, qui a longtemps travaillé au tribunal pénal d’Arusha sur le génocide contre les Tutsi et ailleurs aux Nations unies sur les mêmes problématiques.