Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a été reçu mercredi 5 juin à Ouagadougou au Burkina Faso par le président Ibrahim Traoré. Les échanges ont porté notamment sur les questions de défense et de sécurité. Evoquant l’Alliance des Etats du Sahel (AES), le chef de la diplomatie russe a affirmé que ce mouvement jouera un rôle stabilisateur dans la région.
L’AES est une alliance défensive instituée le 16 septembre 2023 par le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Les trois pays dirigés par les militaires ont tourné le dos à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), accusée de jouer le jeu des puissances occidentales.
« Le président Ibrahim Traoré a fourni des informations détaillées sur les mesures prises par le Burkina Faso, le Niger et le Mali pour créer et développer l’Alliance des États du Sahel. Nous pensons que ce mouvement jouera un rôle stabilisateur dans la région. Le concept de l’Alliance des États du Sahel repose sur le principe de solutions africaines aux problèmes africains », a déclaré Sergueï Lavrov, souligant que les Africains ne souhaitent plus recevoir de conseils de la part des anciennes puissances coloniales.
Dans la foulée, Lavrov a assuré que la Russie soutient constamment et fermement les justes revendications des pays africains qui, selon lui, cherchent à éradiquer les vestiges des pratiques néocoloniales poursuivies par les anciennes puissances coloniales.
S’agissant de la coopération bilatérale, il a réitéré la détermination de son pays à appuyer le Burkina Faso dans la lutte contre le terrorisme et la restauration de son intégrité territoriale.
« Nous renforçons encore notre coopération en matière de défense et de technologie militaire. Nous fournissons des produits militaires et continuerons à le faire davantage, pour garantir la capacité de défense du Burkina Faso et sa capacité à combattre les groupes terroristes restants », a-t-il dit.
Moscou et Ouagadougou ont réaffirmé aussi leur ferme engagement mutuel à poursuivre une coordination étroite dans les affaires internationales, en particulier au sein des Nations unies.
« Nous apprécions la position impartiale et juste du président Traoré sur les événements qui se déroulent en Ukraine à la suite de la guerre hybride déclenchée par l’Occident contre la Fédération de Russie. Le Burkina Faso fait partie d’un grand groupe de pays qui refusent de soutenir les initiatives anti-russes promues par l’Occident et le régime de Kiev », a précisé Sergueï Lavrov, réaffirmant la volonté de la Russie de poursuivre le dialogue politique aux plus hauts niveaux.