Le rapport du secrétaire général de l’ONU, António Guterres, sur un éventuel soutien de l’ONU à la Mission de la SADC en RDC (SAMIDRC), force militaire régionale appuyant l’armée congolaise contre la coalition M23-RDF au Nord-Kivu, sera au cœur du briefing du Conseil de sécurité prévu lundi 8 juillet, sous la présidence russe.
Ce document qui a été soumis au CS le 28 juin après des consultations avec le gouvernement congolais et d’autres parties prenantes, notamment le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, a présenté trois options à l’examen de l’organe exécutif de l’ONU.
Selon les sources onusiennes contactées par Afriquactu.net, la première option vise à améliorer la coordination, le partage d’informations et l’assistance technique pour déconflictuer les opérations de la Monusco avec la SAMIDRC, à renforcer la coordination civilo-militaire et à fournir une expertise dans les domaines où le mandat des Casques bleus chevauche celui de la force régionale.
« Les membres du Conseil ont toujours souligné que le renforcement de la coordination et de la déconfliction n’est pas facultatif mais plutôt une nécessité, un message que certains membres sont susceptibles de réitérer lors de la réunion de lundi », ont-elles expliqué.
Par ailleurs, la deuxième option propose l’utilisation limitée des moyens et capacités logistiques de la Monusco, y compris les moyens aériens et les véhicules blindés et non militaires de transport de troupes, pour soutenir les évacuations médicales et de blessés, les mouvements de troupes et les rotations de la SAMIDRC. Elle suggère également de partager les renseignements de maintien de la paix recueillis grâce aux moyens aériens de la Monusco avec la SAMIDRC au cas par cas.
« Cette option semble être la plus réalisable et la plus susceptible d’obtenir le soutien des membres du Conseil. Le rapport du secrétaire général exclut toutefois pour l’instant de répondre favorablement à la demande de la SADC d’utiliser les bases de la Monusco. Le rapport note qu’à mesure que le processus de désengagement de la mission progressera et que ses bases seront remises au gouvernement congolais, ce dernier pourrait décider de les mettre à la disposition de la force régionale », précisent nos sources.
Et la troisième option propose un soutien plus complet de l’ONU à la SAMIDRC, notamment le déploiement et la rotation des troupes par transport aérien stratégique, une capacité d’évacuation dédiée et le soutien médical connexe, des services de survie, des consommables, des capacités de gestion de l’impact environnemental et des contrats de maintenance pour les infrastructures géospatiales, de télécommunication et autres.
« Ce niveau de soutien dépasse les paramètres établis par la résolution 2717, qui n’autorise qu’un soutien opérationnel et logistique limité dans la limite des ressources existantes », ont-elles souligné.
Tel est l’enjeu de la réunion de lundi, qui abordera également la question relative au désengagement de la Monusco. Alors que le Rwanda s’oppose catégoriquement à ce soutien, la RDC de son côté l’attend impatiemment pour récupérer ses localités occupées par la coalition M23-RDF. Il ne fait l’ombre d’aucun doute que les A3, membres non permanents africains du Conseil de sécurité, soutiendront l’appel de l’UA à l’aide de l’ONU à la SAMIDRC.
C’est depuis le 22 novembre 2023 que la SADC a envoyé une lettre au secrétaire général de l’ONU, demandant officiellement le soutien de l’ONU au SAMIDRC, notamment en termes d’installations, d’équipements, de services aériens, de soutien médical et de partage d’informations et de renseignements.
Dans un communiqué du 4 mars , le Conseil de paix et de sécurité de l’UA (CPSUA) a approuvé le déploiement et demandé au Conseil de sécurité de soutenir le SAMIDRC. La RDC a également exprimé son soutien aux demandes de la SADC dans une lettre du 8 mai adressée au CS de l’ONU.