Kigali est sous pression de la communauté internationale. La mobilisation des Congolais pour la défense de l’intégrité de leur territoire commence à payer. A l’international, la rhétorique change. Après la France, l’Allemagne a condamné, sans détour, le soutien du Rwanda aux rebelles du M23.
Le directeur Afrique au ministère allemand des Affaires étrangères, Christoph Retzlaff, a appelé mardi le pays de Paul Kagame à mettre immédiatement fin à son soutien à ce mouvement qualifié de terroriste par le gouvernement congolais
« La situation à Rutshuru dans l’Est de reste désastreuse car le cessez-le-feu n’est pas respecté et le M23 ne met pas en œuvre son annonce de retrait. L’Allemagne s’attend à ce que le Rwanda cesse immédiatement tout soutien au M23 et contribue à une solution rapide à la crise », a-t-il déclaré.
Pour Berlin, « les atrocités commises contre la population civile à Kishishe et Bambo sont épouvantables et doivent faire l’objet d’une enquête exhaustive et indépendante dans le plus brefs délais ».
Lundi, la France a condamné le soutien que le Rwanda apporte au M23 et demandé que les processus de Luanda et de Nairobi puissent être intégralement mis en œuvre.
Kigali continue de rejeter ces accusations. « Vous avez le choix entre encourager la RDC et la région à bien cerner les causes profondes du problème et à trouver des solutions durables au lieu de vous satisfaire avec des positions populistes mais dangereuses à la coopération et la stabilité régionales », a réagi l’ancien ambassadeur du Rwanda en RDC, Vincent Karega.
En marge du sommet des dirigeants USA-Afrique à Washington, le secrétaire d’État américain a indiqué le défi est maintenant la mise en œuvre de ce qui a été réellement convenu à Luanda et à Nairobi, notamment la fin des hostilités et le retrait des rebelles des zones occupées.
Blinken est convaincu que les processus de Nairobi et de Luanda apporteront une paix durable dans l’Est de la RDC. « Nous continuerons à dialoguer directement avec le président de la RDC, le président du Rwanda, et avec tous les autres dans la région qui dirigent cet effort », a-t-il dit.
Reagan Ndota