La Communauté de l’Afrique de l’est (EAC) veut jouer sa partition pour pacifier l’est de la RDC en proie à de violents affrontements entre les armées congolaise et rwandaise, notamment près de Goma, au Nord-Kivu. L’organisation sous-régionale se réunira en sommet extraordinaire mardi « pour tracer la voie suivre ». C’est le président kenyan, William Ruto, qui l’a annoncé dimanche soir.
L’étau se resserre autour de Goma. L’armée rwandaise, qui tient à conquérir la capitale provinciale du Nord-Kivu, fait face à la résistance de l’armée congolaise déterminée à défendre l’intégrité territoriale de la RDC. Face à cette situation dramatique, William Ruto a appelé Félix Tshisekedi et Paul Kagame à privilégier la paix.
« J’appelle les parties au processus de Luanda et mes frères, le président Félix Tshisekedi et le président Paul Kagame, avec qui j’ai parlé ce soir, à répondre à l’appel à la paix des peuples de notre région et de la communauté internationale. Après consultation des chefs d’État des États membres de l’EAC, nous convoquerons un sommet extraordinaire dans les prochaines 48 heures pour tracer la voie à suivre. L’EAC est prêt à forger une collaboration plus étroite avec l’Union africaine, la Communauté de développement de l’Afrique australe et la communauté internationale pour encourager les parties belligérantes à donner la priorité au dialogue », a-t-il annoncé.
Alors que les violents combats se poursuivent autour de Goma, William Ruto a appelé à la cessation immédiate et inconditionnelle des hostilités. Il a aussi insisté sur l’obligation de toutes les parties de faciliter l’accès humanitaire aux populations touchées.
« J’exhorte les deux parties à rechercher des moyens pacifiques pour résoudre ce conflit tragique », a-t-il indiqué, rappelant que la détérioration croissante de la situation de paix et de sécurité en RDC est une grave préoccupation.
Cette crise était au cœur d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU, dimanche à New York. Plusieurs pays ont exigé le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais. Le Burundi, quant à lui, a exhorté le Conseil de sécurité « a appelé à une cessation immédiate des hostilités dans l’est de la RDC, garantir que ses territoires ne deviennent pas un terrain de confrontation indirecte entre acteurs régionaux et internationaux, soutenir les efforts des processus de Luanda et de Nairobi en exigeant le respect des engagements pris par toutes les parties, soutenir les autorités de la RDC à restaurer l’autorité de l’Etat sur l’ensemble de son territoire et exiger le retrait des forces d’agression contre la RDC ».