L’offensive accrue de la milice M23 (Mouvement du 23 mars) dans l’Est de la RDC dévaste la vie des populations locales et menace la sécurité humaine, a condamné le Japon, se disant profondément préoccupé par « les grandes quantités d’artillerie sophistiquée » importées de l’extérieur.
Soutenu les armées rwandaise et ougandaise, le M23 multiplie des attaques dans la province du Nord-Kivu, où il occupe des pans entiers. La mission japonaise à l’ONU a condamné ces attaques qui font plusieurs victimes, dont des femmes et des enfants, vivant dans les conditions les plus vulnérables, ayant fui les violations des droits de l’homme et les abus pour trouver refuge dans les camps.
Haussant le ton contre le soutien extérieur aux rebelles, sans citer nommément le Rwanda et l’Ouganda, le Japon a souligné qu’il est « essentiel » de préserver la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale de la RDC.
« Les grandes quantités d’artillerie sophistiquée importées de l’extérieur et la présence de troupes étrangères déguisées signalées restent profondément préoccupantes. Le soutien continu de toute sorte apporté par tout État au M23 et à tout autre groupe armé doit être immédiatement arrêté. La poursuite de ce soutien amène la région au bord d’un conflit généralisé », a déclaré Shino Mitsuko, représentante adjointe du Japon auprès des Nations unies, lors de la réunion d’information du Conseil de sécurité sur la situation en RDC, le 8 juillet dernier.
Dans son dernier rapport, le Groupe d’experts a établi que le M23 et les RDF ont continué d’utiliser de plus en plus des technologies et du matériel militaires sophistiqués dans les zones sous leur contrôle, apportant ainsi une preuve supplémentaire et sans conteste de l’appui tactique extérieur fourni au M23, principalement par l’armée rwandaise, en violation de l’embargo sur les armes.
Selon ce document, dans la nuit du 17 au 18 février 2024, un obus de mortier de 81 mm a frappé et mis hors service un avion Sukhoi des FARDC sur le tarmac de l’aéroport de Goma. Les obus de mortier ont été largués par un drone aérien commercial équipé de quatre hélices.
Par ailleurs, le Japon a réaffirmé son soutien aux initiatives nationales et régionales en cours pour surmonter les différences, atténuer les tensions entre les parties prenantes et rechercher des solutions durables par le biais de dialogues inclusifs.
« L’accord de cessation des hostilités conclu sous l’égide du gouvernement entre plusieurs groupes armés en Ituri devrait être renforcé par des mesures de sécurité et de confiance, notamment la mise en œuvre du Programme de désarmement, de démobilisation, de relèvement communautaire et de stabilisation », a suggéré la diplomate japonaise.
Dans la foulée, elle a appelé toutes les parties au conflit a éviter toute action qui risquerait de faire dérailler le processus de paix mené par le président angolais João Lourenço : « L’Angola a joué un rôle louable dans la médiation entre le Rwanda et la RDC. Le processus de Luanda doit être respecté par toutes les parties de manière sincère ».
Concernant la Mission de la SADC en RDC qui, selon le Japon, s’efforce de contribuer à créer un environnement propice à la mise en œuvre d’initiatives régionales, Shino Mitsuko a souligné que « toute assistance éventuelle de l’ONU au SAMIDRC doit être fournie dans le strict respect de la politique de diligence raisonnable en matière de droits de l’homme des Nations unies (HRDDP), comme souligné dans la lettre du SG sur les options possibles ».