Quatrième pays contributeur de troupes au maintien de la paix de l’ONU, derrière le Népal, le Bangladesh et l’Inde, le Rwanda s’est attiré le courroux des USA, le plus grand bailleur de fonds de l’ONU, suite à ses attaques répétitives contre les Casques bleus de la Monusco dans l’Est de la RDC.
Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, les USA ont condamné, mercredi 27 mars, l’incursion militaire agressive des Forces rwandaise de défense (RDF) dans la partie orientale de la RDC. Selon Washington, l’agression rwandaise « a mis le personnel en uniforme et civil de la Monusco sous une immense pression ».
« Nous nous associons à l’ONU pour condamner l’attaque contre les positions de la Monusco près de Sake le 16 mars et souhaitons un rétablissement complet aux huit soldats de maintien de la paix blessés », a déclaré Robert Wood, représentant permanent adjoint des USA à l’ONU, qui a réitéré le soutien de son pays aux soldats de la Monusco qui risquent leur vie chaque jour pour protéger les civils et combattre les groupes armés au milieu de violents combats.
Pour le pays de Joe Biden, le silence de la communauté internationale face à des actions aussi « effrontées », de la part d’un acteur majeur du maintien de la paix de l’ONU, est tout aussi « consternant ».
« L’ONU devrait immédiatement engager le gouvernement rwandais aux plus hauts niveaux pour souligner l’importance de la sûreté et de la sécurité des soldats de la paix. Sans un changement dans le comportement du Rwanda, il est clair que l’ONU devrait réévaluer la crédibilité du Rwanda en tant que participant constructif au maintien de la paix », a insisté le diplomate américain.
Robert Wood a rappelé que son pays a déjà condamné publiquement à plusieurs reprises les incursions du Rwanda dans l’Est de la RDC, son soutien continu au M23, un groupe qui a perpétré d’effroyables violations des droits de l’homme contre des civils, notamment des violences sexuelles et basées sur le genre, et les attaques des RDF contre les positions et l’équipement de la Monusco.
« Il n’existe pas de solution exclusivement militaire à la crise dans l’Est de la RDC », a-t-il martelé, réaffirmant le soutien ferme des USA aux efforts menés par les acteurs régionaux pour reprendre les processus de Nairobi et de Luanda, « qui offrent les voies les plus viables pour résoudre ce conflit vieux de 30 ans ».